Sélectionné en 35ème position de la Draft 2012, rien ne semblait prédestiner Draymond Green au top 10 des joueurs NBA. C’est pourtant ce cercle très restreint qu’il a intégré dans le dernier classement ESPN que nous vous relayions hier. L’occasion pour ce personnage haut en couleur de se raconter au micro de Chris Haynes.
Draymond Green peut parfois agacer. Avec ses grands gestes, ses provocations verbales et ses coups de sang, l’aboyeur des Warriors a parfois alimenté sa délicate réputation. Pourtant, l’homme sait se montrer sincère et humble, notamment au moment d’évoquer son parcours.
« Je ne peux pas dire qu’en arrivant dans la ligue j’avais pour ambition d’intégrer ce top 10. Je voulais m’habituer, m’intégrer, montrer que j’avais ma place et avoir une bonne carrière. Avec le temps, je me suis fixé des objectifs, que j’ai atteints, puis des nouveaux… C’est une progression. Ce que je veux, c’est être bon, et le reste suit tout seul »
Plus spécifiquement, il est intéressant de noter que Draymond pense avoir crée (ou du moins fortement développé) un nouveau type de joueur, moins basé sur les stats et davantage sur les intangibles.
« J’ai toujours voulu créer un nouveau credo en NBA, pour moi et pour les autres. J’entends par là ne pas avoir à tourner à 20 points, 15 rebonds et 12 passes pour être considéré comme un bon joueur. Mon but était de montrer que tu n’as pas forcément à avoir ces stats-là pour être très bon, et je pense que j’ai vraiment creusé ce sillon. Tout le monde ne peut pas être celui qui met 20 points chaque soir. Il faut se rendre utile. Pour moi, c’est faire les petites choses. Être un bon passeur, défendre comme un malade, rentrer mes shoots ouverts quand ils se présentent… Je pense que les gens commencent à réaliser qu’il n’y a pas que le scoring qui compte »
Joueur peu orthodoxe, Dray sait avoir encore beaucoup de sceptiques et de détracteurs, ce qui ne semble pas le gêner particulièrement.
« J’ai entendu toute ma vie que j’avais atteint mes limites. Chaque année. Je n’y coupe pas. Mais ce que je ne comprends pas, c’est comment des gens peuvent dire que je vais plafonner alors que je suis un des joueurs qui travaillent le plus dur dans cette ligue. Oui, un jour je faiblirai. Comme tout le monde. Comme Jordan, comme Kobe… C’est inévitable. Mais je suis encore loin de ça. Pour le moment je veux continuer à travailler, remporter des titres, des distinctions, et me construire un CV qui fera de moi un candidat au Hall of Fame »
En marge de l’interview, Draymond en a également profité pour défendre Carmelo Anthony. En effet, si l’ailier des Warriors est satisfait de sa 10ème place, il est outré de la 64ème position de Melo au classement ESPN, et il n’hésite pas à le faire savoir.
« Melo a été un grand joueur dans cette ligue pendant de longues années. Bien sûr, personne ne croit que c’est encore le Melo d’il y a cinq ans, je ne vais pas mentir, mais… 64ème ? Il y a cinq ans il était peut-être 6ème. Il n’est clairement pas 64ème maintenant putain ! Quand je vois des rookies qui n’ont pas encore joué un match et qui sont classés devant lui, c’est du pur manque de respect. Je crois en une chose, c’est mériter ce qu’on a. Lui, il a prouvé durant des années et des années. Ces rookies là, non. Laissez-les faire leurs preuves d’abord ! Peut-être que je suis comme ça parce que c’est comme ça que ça a marché pour moi, j’ai dû travailler pour tout ce que j’ai obtenu. Melo n’est plus le Melo d’avant, certes, mais il n’est pas 64ème, je le sais. Il n’y a pas 63 joueurs meilleurs que lui »
Carmelo Anthony appréciera le soutien. Quant à Draymond Green, il gagnerait probablement à montrer ce côté humain et réfléchi plus souvent… à moins qu’il ne veuille compromettre son personnage d’intimidateur lorsqu’il entre sur le parquet !