Après 14 ans et 5 franchises, Boris Diaw a probablement mis un terme à sa carrière NBA en signant à Levallois, même s’il bénéficie d’une clause de sortie. L’occasion de revenir sur cette aventure exceptionnelle.
Sur le terrain
Les plus jeunes se souviennent sûrement d’abord du Boris Diaw trentenaire, bien en chair, sortant du banc pour régaler pendant 18 ou 20 minutes. Mais ce serait trop vite oublier que Babac était un sacré athlète aux mains en velours, et qu’après ses débuts à Atlanta, il a fait tourner la tête à la ligue lors de son passage à Phoenix. Joueur athlétique et élancé, épanoui au sein du collectif altruiste mis en place par Mike d’Antoni, Diaw régale. A l’issue de l’exercice 2005-2006 où il tourne à 13-7-7, il élève encore son niveau en playoffs. En 40 minutes par match, il shoote à 52%, marque 19 points en moyenne, capte 6 rebonds et distribue autant d’offrandes, amenant les Suns à une finale de conférence. Elu MIP de cette même saison, il tape dans l’oeil des plus grands noms de la NBA, à l’image de Bill Walton qui n’hésite pas à lui rendre hommage en pleine partie dans son style caractéristique :
« Quand vous regardez Boris Diaw, ce qu’il a fait à cette franchise, il a tout changé. Et alors que nous célébrons son génie, quand vous parlez à Boris Diaw, quel être humain classique il est… Voilà 201 ans que la symphonie numéro 3 en mi bémol de Beethoven amenait le romantisme dans la musique. Et quand je regarde Boris Diaw, je pense à Beethoven et au romantisme. Ce joueur a absolument tout »
Après un passage à Charlotte pas forcément mémorable, Babac renait de ses cendres à San Antonio en 2011. Pendant 5 ans, il incarne le Spurs basketball par son sens du collectif, ses passes toujours bien senties et sa justesse dans le jeu. En 2014, après 11 ans dans la ligue, il obtient sa bague tant méritée au terme d’une finale écrasée face au Heat. Il finit sa carrière au pays de l’Oncle Sam du côté d’Utah, où il a pu accompagner avec talent une génération prometteuse qui a vu le Jazz finir 5ème de la relevée conférence Ouest et sortir les Clippers au premier tour.
Vous savez où trouver des mix et highlights du Président. Nous, on préfère vous remontrer une action qui illustre parfaitement Boris Diaw : ce shoot, sous pression, en playoffs, et surtout sa réaction qui vaut tout simplement de l’or. Un régal.
Hors du terrain
Si Boris a laissé son empreinte entre les lignes du parquet, il s’est aussi fait connaitre pour ses activités loin de la balle orange. Très apprécié des journalistes NBA, le Président détonnait par certaines de ses passions et son regard sur la vie. Auteur d’un livre pour enfants, fondateur de Babac’ards, businessman… le CV de Boris Diaw hors du terrain est presque aussi impressionnant que sa carrière. Grand voyageur et fan de photo, il passait ses intersaisons à parcourir le monde et à poster des photos devenues parfois cultes, comme la célèbre image de Boris levant son verre de vin à notre santé.
Après son départ, Gregg Popovich avouait d’ailleurs : « Ca va rendre nos diners beaucoup moins marrants. C’était l’un des rares qui buvait avec moi ».
Outre le vin, San Antonio se rappellera longtemps de la passion de Boris pour le café. Notre Français est allé jusqu’à installer une machine à café dans le vestiaire des Spurs, sous les yeux ébahis de ses coéquipiers. Et quand il s’en va en balade dans le Grand Canyon, pas question de s’aventurer sans machine à café portable…
Bonus
Cet article ne serait pas vraiment complet sans une anecdote méconnue sur Boris Diaw, qui remonte aux workouts pré-draft. Alors qu’il entre dans le gymnase un matin, cappuccino à la main, Babac remarque la machine Vertec qui permet de mesurer la détente en fonction du nombre de barres touchées. Intrigué, il demande qui détient le record, ce à quoi on lui répond que c’est Amare Stoudemire, qui a réussi à atteindre toutes les barres. Boris enlève ses claquettes, pose son café, saute… et dégomme toutes les barres du premier coup. Il remet ses claquettes, récupère son café, et s’en va en murmurant : « C’était pas bien difficile… ». What else ?
Véritable pionnier et porte-drapeau de la France en NBA avec Tony Parker, joueur et homme à part, Boris Diaw aura marqué la NBA de son empreinte, la quittant avec une bague au doigt, un titre de MIP et l’admiration de millions de fans autour du monde. Et pour tout ça, Président, on vous dit merci.