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Officiellement un joueur de Cleveland, Isaiah Thomas a dû faire ses adieux à la ville de Boston et ses fans. Comme Ray Allen ou d’autres, il a choisi « The Players Tribune » pour s’exprimer.
Dans une très longue lettre, Isaiah Thomas revient sur son trade et comment tout cela est arrivé. Le meneur revenait de ses vacances après avoir fêté son anniversaire de mariage, quand il voit un sms sur son portable de Danny Ainge.
J’ai raté un appel, je devais faire quelque chose dans la voiture, mais Danny a laissé un message : « IT, rappelle moi quand tu peux ».
Cela sonne dramatique, mais c’est en fait un message tout à fait normal venant de Danny. Cela aurait pu être pour plein de choses, je l’ai rappelé en conduisant et ne pensant pas vraiment à ça. Il savait que je revenais de vacances, il m’a posé quelques questions à propos. Je suis sûr de lui avoir demandé comment il allait lui ou sa famille. Enfin, juste une conversation normale. Puis il y a eu un silence. Une pause dans la conversation, et c’est là qu’il m’a dit : « Je viens de t’échanger ».
Aussi simple que ça, pas de grands mots, pas de discours. Il n’y avait pas grand chose à dire.
– « Où ça ? » C’était la seule chose à dire.
– « Aux Cavaliers, contre Kyrie. »
C’est à ce moment-là que… sérieusement. Vous vous êtes déjà retrouvé au téléphone avec une personne qui parle d’un truc… et soudainement, la seule chose à laquelle tu penses après ça, c’est que tu ne veux plus être au téléphone ? Comme si votre volonté vous lâchait. C’est ce qui m’est arrivé.
Par la suite, Isaiah annonce la nouvelle à ses deux fils, James le plus vieux ne pense qu’à son papa jouant avec LeBron James. Le second, Jaiden, est triste, « car Cleveland n’a probablement pas de skate parks ».
Isaiah revient ensuite sur l’échange et son avis dessus, son sentiment.
Je ne vais pas mentir, ça fait mal.
Ce n’est pas que je ne le comprends pas. Bien sûr je comprends : C’est un business. Danny est un businessman, et il a fait un choix pour le business. Je ne suis pas d’accord avec, juste personnellement, je ne pense pas que les Celtics soient meilleurs après avoir fait ce trade. Mais ce n’est pas mon boulot. C’est celui de Danny. C’est un job dur, mais il est vraiment bon à cela. Mais à la fin de la journée, ces choix ne se résument qu’à une chose : le business. Je n’ai pas de rancœur au final. Je suis une grande personne, et je savais dans quoi je m’engageais quand j’ai rejoint cette ligue.
Il espère également que les gens auront désormais une nouvelle vision des choses concernant les trades, notamment en pensant aux propos suite au départ de Kevin Durant.
Mais je pense que mon trade peut montrer ça aux gens. Je veux qu’ils voient comment je me suis fait trader, juste comme ça, sans avertissement, par la franchise pour laquelle j’ai tout donné, pour qui j’ai saigné. Les gens doivent revoir leur perspective. À part quelques exceptions, sauf si tu es free agent, 99 % du temps, les propriétaires ont le pouvoir. Donc quand les joueurs sont baladés de droit à gauche, quand leurs vies basculent juste comme ça, ça ne pose pas de problème aux gens. Puis quand cela s’inverse et que le joueur peut choisir son destin… alors c’est un scandale ? Cela en dit long sur cette ligue et sur la société.
Thomas est désormais pleinement engagé avec sa nouvelle équipe, motivé comme jamais.
Je vais le dire ici pour en finir, et vous pourrez l’écrire dans vos journaux : Il ne faudra pas prendre à la légère Cleveland cette saison. Cela va être une bonne année pour être un fan des Cavs, je suis excité.
D’un point de vue basketball, c’est un rêve d’être dans l’équipe. Si vous avez regardé les matchs des Celtics l’année dernière, alors vous savez combien de fois j’ai dû me battre contre des prises à deux ou trois pour avoir mon tir. Cela s’est bien terminé car les gars ont bien joué, mon tir aussi. Mais cette année… ça sera génial. Vous allez vraiment mettre trois joueurs sur moi, quand je partage le court avec le meilleur joueur de la planète ? Non, je ne pense pas.
Et c’est juste LeBron. J’ai regardé le roster, il y a plein de gars avec qui j’ai hâte de jouer. Kevin Love, Tristan Thompson, Jr Smith, Iman Shumpert… Ce n’est pas un accident si ces gars ont remporté l’Est trois fois d’affilée. Ajoutez-moi dans le lot, avec D.Rose et mon gars Jae (Crowder) ? Ce roster, c’est un truc. Soyez prêts. […] Je ne suis pas venu à Cleveland pour perdre.
Il raconte également un échange rapide de Tom Brady lui demandant de ses nouvelles suite au trade. Une bonne nouvelle pour lui, car il espère avoir marqué la ville de Boston.
Je ne serai jamais Tom Brady. Je ne serai jamais David Ortiz. Je ne serai jamais Bill Russell, ou Paul Pierce, ou Kevin Garnett, ou Larry Bird. Mais j’aime imaginer une chose.
J’aime imaginer dans un jour pas si lointain, quelque part dans Boston, quelqu’un va devenir parent, parlant basketball à ses enfants. Et ils lui demanderont, vous savez avec la façon dont parle les enfants « Hey, pourquoi tu es devenu fan des Celtics ? » Et ce parent va alors réfléchir. Il va sourire puis dira la vérité.
« J’ai vu Isaiah Thomas jouer ».
Cela me rendrait très heureux. Pour moi, je pense que ça serait suffisant.
https://twitter.com/Isaiah_Thomas/status/905485218232107010
