Le 14 août 1959, Earvin Johnson Junior voyait le jour à Lansing, dans le Michigan. Quelques décennies plus tard, il devenait l’un des plus grands de l’histoire de son sport. Flashback du règne Showtime.
Dans l'histoire du basketball, il y a eu les grands joueurs, les très grands joueurs et les légendes. Cette dernière catégorie à laquelle très peu appartiennent, Earvin Johnson, deuxième du nom, y a fait son entrée depuis bien longtemps. Dès l'adolescence, son talent spécial et son jeu atypique ne laisse personne indifférent. Un commentateur local, pour son lycée de Everett High School, cerne très vite le phénomène. Il lui donne un surnom qui lui restera à vie : "Magic" .
Magic, c'est celui que je suis sur le terrain de basket. Earvin, c'est qui je suis.
Doté d'une vision du jeu d'exception, il réinvente la passe. En transition comme sur jeu placé, Magic a des yeux partout. Sa fameuse "no-look pass", "je regarde à droite, je donne à gauche" , avec la grimace qui va bien, devient le geste le plus imité dans les cours de récrés. Bien avant un fameux dunk d'un homme en rouge, langue dehors. Grâce à lui, les gamins sur les terrains tout autour du pays ne voulaient plus seulement marquer des paniers, mais aussi faire marquer. La créativité à l'état pur et l'altruisme avant tout.
Ne te demande pas ce que tes coéquipiers peuvent faire pour toi. Demande-toi ce que tu peux faire pour eux.
Magic était à part. Son grand sourire scotché à son visage contrastait avec le féroce compétiteur qu'il était, mais n'était en rien une façade. Il "n'avait jamais de jour sans" , disait-il. Magic aimait son sport et surtout, la vie. Alors, lorsque le virus du SIDA lui est diagnostiqué en 1991, il s'accroche très fort à elle. L'Amérique est sous le choc. Fin d'une carrière, et face à une maladie encore peu comprise à l'époque, le début d'une agonie imminente aux yeux d'une partie du commun des mortels. La NBA est orpheline de son champion. Un champion au mental d'acier qui va trouver les ressources pour remercier son public et l'amour qu'il lui porte. Les fans l'envoient au All-Star Game 1992 alors qu'il est en retraite anticipée. Il est élu MVP dans la victoire de l'Ouest, au terme d'un véritable show individuel dans les dernières minutes. Quelques mois après, il montera sur le toit du monde avec la meilleure équipe de tous les temps : la Dream Team.
Pour moi, tout est magnifique. La vie est magnifique.
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Un champion au palmarès hors-norme. All-Star, champion NBA et MVP des Finales dès sa première saison, il est encore aujourd'hui considéré comme un des meilleurs rookies de l'histoire. Meneur de très grande taille, son jeu complet lui permettait d'évoluer à tous les postes imaginables. Il évoluait d'ailleurs au poste de pivot lors du Game 6 de ses premières finales pour remplacer un Abdul-Jabbar blessé. Ce jour-là, il termina le match avec 42 points, 15 rebonds et 7 passes face aux Sixers de Julius Erving. Il disputera le All-Star Game lors de toutes ses saisons, hormis sa saison sophomore, où il subit une blessure au genou gauche qui le fit rater plus de la moitié de la campagne. Il devient le nouveau roi du triple-double et, sous son génie, la décennie 80 appartient aux Lakers, qui y disputent 8 finales pour 5 titres. Lors de celles de 1987, Magic vit l'un des plus grands moments de sa vie de basketteur. Non, Magic n'était pas qu'un facilitateur. Face à son plus grand rival, Larry Bird, et son équipe des Celtics, il inscrit le panier gagnant dans le match 4, d'un "skyhook" emprunté à son plus célèbre coéquipier. Le geste reste ancré dans les mémoires. Les Lakers perdront le match suivant mais remporteront la série en 6 matchs. Le shoot le plus clutch de sa carrière.
Dans la vie, vous gagnez et vous perdez. Ce qui n'est pas acceptable, c'est d'abandonner.
Glissant dans l'ombre de Sa Majesté, Magic Johnson est devenu "l'autre MJ", mais son héritage n'en est pas moindre. Pour certains, comme Pat Riley, il est le plus grand joueur de tous les temps. Tant d'années après, il continue d'influencer les générations, les unes après les autres. Même inconsciemment. Homme de défi, son retour à la compétition en 1996, 5 ans après sa première retraite, fut un passage réussi. Homme d'affaire accompli, engagé politiquement, porte-parole de la lutte contre le SIDA, coach un temps puis président des Lakers avec de grandes ambitions. Sur et en-dehors des parquets, il n'a finalement jamais cessé de poursuivre ses rêves et de se donner de nouveaux objectifs.
Je motive les autres en m'assurant qu'ils comprennent qu'ils doivent poursuivre leurs rêves et de ne laisser personne leur dire qu'ils ne peuvent pas. Si tu es suffisament motivé et que tu travailles dur, tu peux accomplir tout ce sur quoi tu focalises ton esprit.
Merci l'Artiste !
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