Avec l’augmentation des droits télé qui ont entraîné une explosion du salary cap, les salaires NBA semblent de plus en plus démesurés. Quels sont les joueurs les mieux payés ? Qui risque de toucher le pactole l’été prochain ? Quelles équipes font les meilleures/pires affaires ? Petit point sur ce qu’il y a à savoir.
Pour commencer, voici la liste des 30 joueurs les mieux payés en 2017/2018 (en milions de dollars) :
- Stephen Curry (Warriors) 34,38
- LeBron James (Cavaliers) 33,28
- Paul Millsap (Nuggets) 30,76
- Gordon Hayward (Celtics) 29,72
- Blake Griffin (Clippers) 29,70
- Kyle Lowry (Raptors) 28,70
- Russell Westbrook (Thunder) 28,53
- Michael Conley (Grizzlies) 28,53
- James Harden (Rockets) 28,29
- Demar Derozan (Raptors) 27,73
- Al Horford (Celtics) 27,73
- Carmelo Anthony (Knicks) 26,24
- Damian Lillard (Trail Blazers) 26,15
- Kevin Durant (Warriors) 25,00
- Otto Porter (Wizards) 24,77
- Jrue Holiday (Pelicans) 24,66
- Chris Paul (Rockets) 24,59
- C.J. McCollum (Trail Blazers) 23,96
- Dwyane Wade (Bulls) 23,80
- Anthony Davis (Pelicans) 23,77
- Hassan Whiteside (Heat) 23,77
- Andre Drummond (Pistons) 23,77
- Bradley Beal (Wizards) 23,77
- Dwight Howard (Hornets) 23,50
- Harrison Barnes (Mavericks) 23,11
- Chandler Parsons (Grizzlies) 23,11
- J.J. Redick (76ers) 23,00
- Brook Lopez (Lakers) 22,64
- DeAndre Jordan (Clippers) 22,64
- Kevin Love (Cavaliers) 22,64
On peut constater que sur ces 30 joueurs, 9 ont signé un nouveau contrat cet été et 12 l’ont signé l’été dernier. Durant cet été 2016, Westbrook et Harden avaient déjà renégocié leurs contrats, on peut donc aussi les inclure dans la liste. James Harden a encore renégocié cet été mais n’entrera dans cette phase de son contrat que lors de la saison 2019/20 où il touchera 37.8 millions. Au total, seul 7 joueurs parmi ces 30 ont donc une signature de contrat remontant à plus de 1 an, ce qui confirme l’inflation récente des prix et explique l’absence de plusieurs superstars qui n’ont encore pas testé le marché durant cette période faste.
En tout, 40 joueurs toucheront plus de 20 millions de dollars cette saison. Les 10 autres noms ? Marc Gasol (Grizzlies) 22,64, Giannis Antetokounmpo (Bucks) 22,47, Steven Adams (Thunder) 22,47, Nicolas Batum (Hornets) 22,43, Rudy Gobert (Jazz) 21,92, LaMarcus Aldridge (Spurs) 21,46, Victor Oladipo (Pacers) 21,00, Danilo Gallinari (Clippers) 20,55, Serge Ibaka (Raptors) 20,06 et George Hill (Kings) 20,00. Parmi les agents libres restants, si la logique est respectée, seul Nerlens Noel peut prétendre intégrer ce top 30 en cas de signature d’un contrat max.
Quelles stars manquent à l’appel ?
Comme précisé plus haut, certaines stars n’apparaissent pas dans le tableau des plus gros salaires pour avoir signé leur contrat plus tôt que d’autres. Parmi elles on peut citer : Kawhi Leonard (18,8), John Wall (18M), Kyrie Irving (18,8M), Jimmy Butler (19,3M) Paul George (19,5M), Klay Thompson (17,8M), Draymond Green (16,4M), DeMarcus Cousins (18M), Kemba Walker (12M) et surtout Isaiah Thomas, qui, de par son parcours atypique, demeure sans aucun doute le « joueur le plus sous-payé » (toujours à mettre entre guillemets) de la NBA avec ses 6,2 millions. Agent libre en 2018, il devrait toucher le pactole. D’autres, comme Nikola Jokic (1,41M) ou la doublette des Wolves, Karl-Anthony Towns (6,21M) et Andrew Wiggins (7,57M) sont encore dans leur contrat rookie et possèdent donc un salaire éloigné de leur rendement.
Qui touchera le pactole l’été prochain ?
Hormis les joueurs cités plus haut, intéressons-nous aux joueurs pouvant prétendre à une nette revalorisation salariale l’année prochaine. Ceux que l’on peut donc considérer comme les meilleures affaires actuelles.
Commençons par Joel Embiid qui cette saison va toucher un peu plus de 6 millions. Le nouveau chouchou de la ligue peut prétendre à une prolongation dès cet été mais les Sixers ne se risqueront sans doute pas à offrir un gros contrat aussi tôt à un joueur dont la santé est encore un gros point d’interrogation. Bryan Colangelo devrait donc patienter encore une saison afin de s’assurer que son joueur est capable d’encaisser une saison complète. Si c’est le cas, il devra le protéger et s’aligner sur les offres concurrentes l’été prochain. Avery Bradley honore lui sa dernière année de contrat (à 8,8M) avec sa nouvelle équipe de Detroit et au vu de sa progression constante et de son impact défensif, il pourra revoir ses prétentions salariales à la hausse. Raison principale pour laquelle les Celtics l’ont échangé. En cas de saison réussie, les Rockets devront conserver tous leurs éléments, à commencer par Chris Paul (membre du top 30), bien sûr, mais aussi Trevor Ariza (qui lui aussi n’a plus qu’une année à 7 millions à honorer) et Clint Capela, que Houston pourra conserver en s’alignant sur les différentes propositions. À l’image de Embiid et Capela, plusieurs joueurs feront face à une « qualifying offer » et pourront être protégés ou non par leur équipe. Parmi eux: Julius Randle (4,1M), qui joue très gros. Si il gagne en régularité et explose enfin dans le grand marché qu’est Los Angeles, les billets vont pleuvoir. T.J. Warren (3,1M) qui sort d’une saison réussie avec les Suns, Jusuf Nurkic (2,9M) qui a redynamisé le collectif des Blazers lors de son arrivée en cours de saison ou encore Gary Harris, le talent des Nuggets qui va rentrer dans sa quatrième année, rémunérée 2,5M. Son gros potentiel jouera en sa faveur lors des futures négociations. On pense également à Seth Curry/Yogi Ferrell (la doublette des Mavs ne touchent qu’un peu plus de 4 millions à eux deux), Robert Covington (1,5M) des Sixers ou Norman Powell (1,4M) des Raptors, des joueurs d’avenir qui en cas de confirmation auront pas mal de prétendants à l’été 2018.
Qui seront les joueurs surpayés ?
Comme chaque année les « escrocs » seront encore quelques uns à fouler les parquets. Hors Chandler Parsons qui apparaît dans le top 30, Joakim Noah et ses 17 millions arrive en tête de liste. Les deux grands gagnants de l’intersaison ratée 2016 des Lakers, Timofey Mozgov (désormais aux Nets) et Luol Deng (32M à eux deux cette saison et 3 années restantes) arrivent en bonne position. On peut également citer Allen Crabbe (18,5) et Evan Turner (17,1) symboles de la dernière intersaison ambitieuse mais gâchée par les Blazers (seconde plus grosse masse salariale en NBA). Dans la même veine, Kent Bazemore et DeMarre Carroll font office de grosses déceptions en comparaison à leurs nouveaux salaires. Sans oublier Bismack Biyombo qui a touché le pactole après de bons playoffs mais qui a peiné à confirmer du côté d’Orlando (on lui laissera tout de même le bénéfice du doute et le temps de se rattraper) ou encore Omer Asik et ses 2,7pts de moyenne cette saison avec encore 3 années à plus de 33 millions.
Quelles équipes ont le moins de gros salaires ?
Seul 5 équipes ne possèdent aucun joueur dans le Top 40 des plus gros salaires (par conséquent aucun joueur payés plus de 20M pour la saison à venir). Il s’agit des Phoenix Suns, Minnesota Timberwolves, Brooklyn Nets, Atlanta Hawks et Orlando Magic. Hormis les Wolves qui peuvent prétendre à un très bon spot cette saison, on compte donc uniquement des équipes en reconstruction. Mais les deux meilleurs scoreurs des Wolves sont sous contrat rookie et la franchise va donc devoir investir lors des saisons à venir pour garder ses jeunes cadres.
A noter que parmi les 10 équipes avec la plus grosse masse salariale, on compte 5 équipes de chaque conférence. Les Cavaliers sont leaders (plus de 40 millions au dessus du cap autorisé), suivis de près par les Blazers, puis viennent dans l’ordre : Warriors, Thunder, Wizards, Bucks, Rockets, Clippers, Raptors et Hornets. Ce qui prouve que malgré leurs efforts d’investissement, les teams de l’Est rivalisent pourtant difficilement avec la conférence opposée. Du côté des équipes avec la plus grosse marge financière c’est les 76ers et les Nets qui remportent la palme, ce qui prouve que le tanking a ses raisons et qu’enchaîner les saisons médiocres permet de faire des économies et de pouvoir reconstruire intelligemment. Seul 7 équipes ont un « cap space » dans le positif. En plus de Philadelphie et Brooklyn, on compte donc Phoenix, Indiana, San Antonio, Sacramento et Denver. Une équipe comme San Antonio n’ayant probablement pas terminé son recrutement devrait passer dans le négatif d’ici peu.
Avec tous ces chiffres qui font tourner la tête, on s’aperçoit que la NBA est plus que jamais un business et qu’au royaume des millionnaires, les plus malins arrivent à leurs fins. Pour les joueurs comme pour les équipes, tout est une question de cycle. Les joueurs les mieux payés laissent au fil du temps leur place à d’autres, tandis que les équipes compétitives qui voient partir leurs stars années après années perdent en qualité et se retrouvent à devoir reconstruire avec intelligence. D’autres prennent de plus gros risques sur le marché pour ne pas laisser filer des talents car gagner est devenu une urgence. Le temps c’est de l’argent, et certains l’ont bien compris.