Pour beaucoup d’athlètes, les JO sont une consécration, un moment magique inoubliable dans la vie d’un athlète. Pour Stephon Marbury, en revanche, c’était l’enfer.
Les fameuses Dream Team américaines laissent des souvenirs divers à ceux qui y ont participé. Celle de 1992, l’originale, pourtant fournie de certains des égos les plus énormes de l’histoire du jeu (Jordan, Barkley, Bird, Magic pour ne citer qu’eux), a laissé à tous un souvenir impérissable. Celui d’une compétition écrasée, d’une complicité de tous les instants et d’un bonheur global.
Quatre ans plus tard, à Atlanta, la Dream Team II fut presque aussi dominante sur le terrain, mais l’opposé total en dehors. Finies les parties de cartes jusqu’à 5h du matin en jouant des montants astronomiques, finis les bons moments ensemble à l’image de Charles Barkley qui défie Larry Bird à la bière (ce qu’il a fortement regretté). En 1996, tout le monde se plaint de son temps de jeu, l’ambiance n’est pas au beau fixe, et pour ceux qui ont participé aux deux premières épopées, c’est le jour et la nuit.
Depuis, les équipes américaines ont connu des fortunes diverses aux JO. Aujourd’hui, c’est celle de 2004 qui fait l’actualité, puisque Stephon Marbury s’est exprimé et n’a pas mâché ses mots. L’ancien meneur des Knicks raconte une histoire au tout début de la compétition, où le coach Larry Brown a demandé à un groupe de joueurs incluant LeBron James, Carmelo Anthony, Allen Iverson et Tim Duncan de définir leurs objectifs pour le tournoi. Starbury raconte :
« Quand mon tour est venu, tout ce qui devait être dit l’avait été. Alors j’ai dit : « n’oublions pas non plus qu’il faut qu’on s’amuse ». Et Larry [Brown] répond : « Hmm… Ecoutez ce gars, qui parle de prendre du plaisir »
Marbury a été piqué dans son orgueil et embarrassé par les commentaires de Larry Brown, qu’il juge extrêmement condescendants. Le tournoi a ensuite été un long supplice pour ce bon Stephon, qui n’était pas au bout de ses peines. Un an plus tard, le président des Knicks de l’époque Isiah Thomas a engagé Larry Brown comme coach à New York, au grand dam de son joueur vedette :
« J’ai supplié Isiah de ne pas le faire venir aux Knicks. C’était juste impossible à endurer. Personne ne voulait jouer pour lui. Il n’y avait aucune dynamique. La misère »
La misère aura duré un an, avant que Isiah Thomas ne s’asseoie lui-même sur le banc. Mais lorsque son successeur Mike d’Antoni a relegué Starbury sur le banc, c’était le début de la fin pour le meneur. Il est parti se refaire la cerise en Chine, où il est devenu une légende incontestée, ce qu’il revendique et assume fièrement :
« Rien de mieux que la Chine. Depuis que je suis ici ma vie est formidable. La meilleure période de ma vie, sans l’ombre d’un doute »
Mais même depuis l’autre côté du Pacifique, l’ancien meneur suit encore les Knicks et les soutient, même s’il est conscient que ça peut surprend après tout ce qui lui est arrivé. Comme il le rappelle, c’est son club d’enfance, et jamais cela ne changera pour le natif de Brooklyn au parcours décidément bien atypique.