Pendant l’été, les compétitions internationales des jeunes permettent de mettre en évidence les futures stars du basket mondial. Le Japon, 48ème nation au classement FIBA, a peut-être trouvé son nouvel empereur.
Né, d’une mère japonaise et d’un père béninois, dans la province de Toyama au Japon, Rui Hachimura (19 ans) s’est révélé au grand jour lors du Mondial U19 cet été au Caire. Débauché par l’université de Gonzaga, cet ailier de 2m03 et 102 kilos a réussi à compiler 20,6 points et 11 rebonds pour 23,7 d’évaluation en moyenne sur le tournoi.
Dans son lycée de Meisei à Sendaï au Japon, Rui Hachimura jouait toujours intérieur car il était généralement le plus grand par la taille sur le terrain. En 2014 au Mondial U17, il termine meilleur marqueur du tournoi avec 22,6 points. Face à Team USA, avec Jayson Tatum et Josh Jackson, il inscrit 25 points sur un total de 38 pour son équipe, alors que ses coéquipiers ne dépassent pas les 2 points marqués.
En 2015, il est invité à prendre part au match du Jordan Brand Classic qui réunit les meilleurs jeunes américains contre les meilleurs étrangers. En sortie de banc, il offre 9 points et 5 rebonds en 18 minutes. Repéré par l’assistant coach de Gonzaga Tommy Lloyd, un des meilleurs recruteurs de prospects internationaux, Rui Hachimura s’engage pour les Zags en 2016 mais c’est encore un diamant brut. Impressionné par le potentiel physique et technique, l’insider ESPN Fran Fraschilla se montrait élogieux à propos du jeune japonais :
« C’est un athlète terrifiant. Je ne sais pas s’il peut jouer tout de suite. Je sais juste que c’est un enfant dans un corps d’homme. Il doit apprendre un peu mieux la langue, les systèmes, la façon de jouer de Gonzaga, mais il a un potentiel illimité, un potentiel athlétique illimité et il va être bon. »
Durant l’été 2016, il se consacre à la musculation, mais aussi à développer son tir extérieur et à apprendre à se déplacer dans le jeu sans ballon. Des progrès qui ne sont pas passés inaperçus pendant le Mondial U19. Rui Hachimura est devenu un cauchemar absolu pour les équipes adverses. En plus d’un gros volume de jeu, il est capable de créer son propre tir dans n’importe quelle position, bon driver au cercle, c’est aussi un très bon défenseur. Le japonais a également la faculté de pouvoir évoluer sur les deux postes d’ailiers. Néanmoins, à l’avenir il devra tout de même travailler son adresse aux lancers francs et limiter ses pertes de balle.
De l’ombre à la lumière ?
La saison passée Rui Hachimura tournait à 2,6 points et 1,4 rebonds en 4,6 minutes par match, en grande partie parce que Gonzaga n’avait pas beaucoup de place dans la rotation pour lui. Très peu utilisé lors sa première année, celui qui est devenu le premier japonais à participer à un Final Four NCAA a du apprendre la culture, le jeu universitaire, le travail au quotidien, pour devenir meilleur. L’assistant coach de Gonzaga, Tommy Lloyd, s’est exprimé au sujet de la pépite japonaise et compte bien faire monter le joueur en grade.
« Ce ne sera pas une autre année à passer sur le banc pour apprendre. Nous allons avoir besoin de Rui comme d’un joueur d’impact pour nous, dès l’an prochain. D’ici 2 ans, à mon avis, il sera prêt pour être la star de l’université. »
Cette année, avec les départs combinés de plusieurs cadres, les Bulldogs entrent dans un nouveau cycle. Quatre membres du 5 majeur ont quitté le campus de Spokane, Zach Collins et Nigel Williams-Goos ont décroché une place en NBA, tandis que les seniors Jordan Mathews et le géant pivot polonais Przemek Karnowski cherchent un point de chute.
Pour la saison prochaine, le finaliste NCAA 2017 a enregistré les arrivées du français Joël Ayayi et de l’intérieur danois Jacob Larsen. Avec Killian Tillie et Johnathan Williams comme concurrents sur les postes 4, mais sans véritable poste 3 dans l’effectif, Rui Hachimura devra saisir sa chance pour montrer que ses performances au championnat du monde U19 cet été n’étaient pas qu’un coup d’éclat.
De plus en plus de jeunes japonais investissent les États-Unis pour bénéficier de la formation américaine au lycée ou à l’université. Le pays du soleil levant n’a plus connu la Coupe du Monde depuis 2006 et les Jeux Olympiques depuis 2012, mais il est peut-être à l’aube d’un renouveau. Considéré comme le plus grand espoir du basket nippon, Rui Hachimura a tout pour placer sa nation sur la carte du basket mondial.