NBA – Retour au premier plan pour les Wolves ?

Avec l’arrivée de joueurs majeurs cet été, Minnesota semble encore avoir franchi un cap dans la quête du succès. Mais tout cela peut-il vraiment fonctionner ?

Jeff Teague, Jimmy Butler, Andrew Wiggins, Taj Gibson, Karl-Anthony Towns. Oui ce 5 majeur potentiel de Minnesota en fait probablement rêver plus d’un. De jolis noms, des joueurs déjà All-Star, des joueurs qui ne tarderont pas à l’être. Les Wolves ont animé l’intersaison NBA et semblent sortir parmi les franchises grandes  gagnantes de la free agency.

Avec les Sixers, les Kings ou même les Hornets, la hype des fans de la franchise ou de la NBA se fait ressentir, est-elle pour autant justifiée ? Car concernant ces jeunes loups, il ne faut pas remonter il y a longtemps pour obtenir un effet de mode similaire, un an à peine.

Karl-Anthony Towns est alors dans sa seconde saison, Andrew Wiggins dans sa troisième, un duo selon certains qui devait dominer la ligue. L’arrivée de Kris Dunn et ses 4 ans d’université qui devait mettre Ricky Rubio sur le banc. L’arrivée de joueurs intéressants en sortie de banc comme Brandon Rush, des joueurs arrivés en cours de saison comme Omri Casspi ou Lance Stephenson. La suite, on la connaît.

Minnesota ne fera finalement pas les playoffs, 31 victoires pour 51 défaites et une treizième place. Des loups ? Plutôt des louveteaux. Kris Dunn n’a pas détrôné Rubio à la mène, le duo Wiggins-Towns est monté en régime, pas suffisamment pour gagner. Zach Lavine se blessera et sera alors absent plusieurs mois, mais attention à ne pas mettre la blessure de l’arrière en cause pour l’échec de la saison.

Il y a donc comme un air de déjà-vu chez certains après une hype débordante concernant cette équipe, mais partiellement justifiée cette fois-ci.

Déjà parce même en ayant sacrifié Kris Dunn et Zach Lavine et son septième choix de la draft, Minnesota récupère Jimmy Butler, un joueur d’expérience et All-Star. Un joueur qui connaît Tom Thibodeau et son style défensif, qui va parfaitement répondre aux besoins de son coach. La petite inquiétude de certains, c’est le temps de jeu de ses joueurs. Lors de la blessure de Zach Lavine, beaucoup n’ont pas hésité à mettre en cause le coach et l’abus d’utilisation de minutes pour certains joueurs. À titre d’exemple, Zach est passé de 28 minutes de temps de jeu moyen à 37,2 minutes en 1 saison, à vous de juger.

Mais avec l’arrivée de Jimmy Butler, vous obtenez 3 des 5 joueurs ayant le plus joué la saison dernière en NBA. Tom va pouvoir se régaler cette saison.

L’autre interrogation, Jimmy Butler peut-il s’entendre avec Andrew Wiggins ? Si le premier devrait retourner au poste 2, les deux coéquipiers ne sont pas des gâchettes derrière l’arc. 1,2 tir primé en moyenne par match pour Jimmy, 1,3 pour Andrew. Aucun des deux n’est vraiment un tireur, pire encore, les deux semblent avoir un profil très similaire. Reste que l’arrivée du joueur fait passer Minnesota à un autre niveau, un joueur confirmé qui n’a cessé de grandir du côté de Chicago. Mais comme d’autres joueurs, il aura besoin du ballon pour exister, avec Teague, Wiggins ou quand il faudra servir Towns au poste, les joueurs devront réussir à ne pas se marcher sur les pieds. Reste qu’avec le renfort d’un défenseur d’élite, les Wolves, en attendant d’être une référence en attaque, pourraient largement l’être en défense. Avec Tom Thibodeau à la baguette, l’un des objectifs principaux sera sans aucun doute de devenir une forteresse.

Le cas du meneur désormais. Ricky Rubio était annoncé sur le départ depuis plusieurs saisons maintenant à chaque free agency tel Brook Lopez. Mais le meneur est bien parti direction le Jazz, et pour laisser place à Jeff Teague. Le joueur de 29 ans reste un solide meneur, et confirme la volonté des Wolves de posséder un meneur shooteur. Avec 7,8 passes la saison dernière, Jeff reste aussi un très bon passeur, qui devrait se régaler avec les joueurs autour de lui. Mais avec 1,1 tir primé par match, on ne tient pas ici non plus un tireur hors-pair.

On peut se demander si finalement Karl-Anthony Towns et ses 1,2 tir à 3 points par match n’est pas la menace la plus dangereuse derrière l’arc. Prenez-le avec humour ou non, mais avec ses 36.7 %, il est pourtant le plus efficace avec Jimmy Butler. C’est donc forcément une jolie équipe, mais avec un manque clair de spacing. Ce qui pourrait notamment forcer un Towns à se retrouver encore plus qu’avant derrière la ligne à 3 points. Mais malgré ces soucis, la franchise possédait le 16ème choix des Bulls acquis dans le trade de Jimmy Butler pour la draft, utile pour combler des besoins.

Minnesota s’est donc tourné vers Justin Patton, un pivot. De la taille, avec ses 2m11, de l’envergure, avec 2m21. Pourtant, il ne correspond pas vraiment au type de Thibodeau. Défensivement, c’est loin d’être parfait, notamment dans la protection de cercle, au rebond aussi d’ailleurs. Avec cette taille et son envergure, attraper grand nombre de rebonds devrait être plus simple, c’est bien tout le contraire. Un jeu offensif cependant intriguant, mais il lui reste à travailler son shoot et éventuellement quelques moves. Mais pas sûr que le joueur soit prêt pour la grande ligue dès aujourd’hui. Avec un 16ème choix, certains auraient peut-être imaginé un choix différent pour la franchise.

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Car le secteur intérieur reste un domaine solide côté Minnesota, avec Towns comme tête d’affiche de l’équipe. Mais également l’apport de Taj Gibson, solide rebondeur, sur le papier les deux devraient pouvoir se compléter. On espère malgré tout que Towns ne restera pas trop sur les ailes pour ainsi profiter de sa jolie capacité à scorer au poste bas. Bien qu’une défense douteuse, Dieng (14 millions la saison tout de même à partir de l’année prochaine) reste un renfort idéal en sortie de banc. Le reste ? Ce n’est pas fameux, mais avec peu de marge de manœuvre, les Wolves sont embêtés.

Cole Aldrich et ses 7,3 millions de dollars l’année ne sont pas intouchables, malheureusement difficile de trouver un point de chute. Minnesota avait bien C.J Miles en ligne de mire, mais les Pacers n’ont évidemment pas voulu du pivot sans un premier tour de draft, ce que les Wolves n’ont pas voulu fournir. Compréhensible oui, pour deux raisons. La première est que le joueur semble un peu sur le déclin depuis 2 saisons, pas sûr donc qu’il vaut aujourd’hui de débourser un premier tour. Mais la seconde, Minnesota n’est pas en situation de « win now », si tout est joli sur le papier, l’équipe aura besoin de temps, peut-être et surtout d’une saison pour trouver les automatismes, et grandir.

C.J Miles n’était cependant qu’un nom parmi tant d’autres, mais permet d’identifier les besoins de l’équipe. Un meneur et deux joueurs sur les ailes, c’est en tout cas le souhait du coach. Malgré l’arrivée de Jamal Crawford qui devrait aider et couvrir un peu le manque de spacing, Tyus Jones n’est peut-être pas considéré comme assez fort pour assurer le back-up de Teague pour l’instant. Sessions, Burke, Jennings ou pourquoi pas Lawson sont donc des joueurs susceptibles de rejoindre l’effectif à un coup moindre. Concernant les ailes, Sefolosha, Afflalo ou Morrow sont des noms à surveiller. Notons toutefois que Shabazz Muhammad n’a toujours pas trouvé de porte de sortie et pourrait donc faute de prétendants revenir.

Avec cette équipe, Minnesota peut-elle vraiment espérer retrouver les playoffs, franchise orpheline depuis 2004 ? Là se pose le même problème que les Clippers finalement, l’Ouest s’est considérablement amélioré. On peut estimer que seulement 4/5 équipes sont un peu juste pour prétendre à une place en post-season, la compétition est énorme pour ne serait-ce accrocher une huitième place. Des rassemblements de stars, des duos qui en font rêver plus d’un. Mais malgré tout, les Wolves font désormais partie de la meute, avec plusieurs joueurs confirmés, et de la jeunesse qui grimpe.

Cette saison servira probablement de repère, voir si tous ces joueurs peuvent être capables de bien jouer ensemble et ne pas trop se marcher sur les pieds. Les playoffs ? C’est évidemment l’objectif, et pourquoi pas passer un tour. Se posera comme beaucoup de fois dans le passé, la question de savoir si la mayonnaise prendra, mais le 5 de départ laisse évidemment rêveur.