Si des équipes comme Sacramento ou Minnesota réussissent clairement leur intersaison, Charlotte a désormais son mot à dire. Retour sur une draft réussie, et une free-agency jusqu’ici intelligente. Tout ça malgré des moyens limités.
À la fin de la saison 2015-16, les Hornets finissent avec un bilan de 48 victoires et 34 défaites. Un meilleur bilan que l’année précédente (33-49), mais une élimination dès le premier tour des playoffs face au Heat 4 à 3, cependant Charlotte peut entrevoir de l’espoir. Des joueurs comme Kemba Walker ou Nicolas Batum (qui sera prolongé durant l’intersaison) sont toujours là, mais d’autres non comme Courtney Lee ou Al Jefferson. Malheureusement, cette saison 2016-17 aura été décevante côté Hornets. Un bilan de 36-46, une petite onzième place dans la conférence Est. Une blessure de Cody Zeller qui fera extrêmement mal à son équipe, manquant d’un vrai 5 en son absence. L’été qui approche ne s’annonce pas forcément glorieux.
Plus de 100 millions de dollars déjà engagés pour la saison 2017-18, et donc forcément pas de gros FA dans le viseur. Il est compliqué d’avancer des arguments tels que les playoffs, le titre, quand certaines grosses équipes peuvent vous proposez tous ces arguments en même temps. Des joueurs comme Miles Plumlee, Michael Kidd-Gilchrist, Marvin Williams touchent aux alentours de 13 millions de dollars la saison. Si certains justifient cet argent, ce n’est pas le cas pour le premier cité de la liste. L’été devait être donc compliqué pour Charlotte, pas tant que ça finalement.
C’est le 20 juin que Charlotte va tenter son premier coup, en allant chercher Dwight Howard (ainsi que le 31 choix de la prochaine draft). Au revoir Atlanta, bonjour Charlotte. En contrepartie, il faudra renoncer à Marco Belinelli, Miles Plumlee (et son contrat pas vraiment attrayant), et le 41 choix de le Draft 2017. Le nouveau pivot possède un contrat à 23 millions la saison pendant encore 2 ans, mais tout en gardant Cody Zeller, les Hornets se renforcent.
Un choix finalement étonnant dans la NBA actuelle. Quand les Spurs se renforcent avec un Rudy Gay, signifiant que l’équipe pourrait s’adapter à un jeu small-ball, jeu prisé actuellement par beaucoup d’équipes. Un jeu où l’on préfère additionner les 3 points que des tirs au poste. Les Hornets eux, vont finalement chercher un pivot dominant, privilégiant le jeu à l’ancienne, prétextant d’avoir besoin d’aide dans la raquette. Quand on voit le jeu de l’équipe après la perte de son pivot la saison précédente, difficile de donner tord à l’équipe.
Mais même si Dwight n’a plus son niveau d’antan, le pivot reste un gros renfort à un poste qui a posé problème l’an dernier à Charlotte. Avec 13.5 points (à 63.3 % au tir, son meilleur pourcentage en carrière) et 12.7 rebonds, le joueur continue d’avoir une grande influence dans la raquette. L’autre atout de ce trade, c’est Steve Clifford, coach des Hornets. En effet ce dernier a déjà côtoyé Dwight durant les années d’Orlando en tant qu’assistant, une connaissance qui devrait servir selon son coach :
Je sais ce qu’il doit faire pour bien jouer. Il sait que je le connais, je connais son jeu. Il n’y a pas de raison de ne pas le voir jouer à son plus haut niveau.
Rich Cho, le GM de l’équipe, avait d’ailleurs confirmé que la connexion entre les deux était la raison majeure de ce trade.
Après quelques mouvements, c’est désormais l’heure de la Draft pour les Hornets, deux picks (dont l’un obtenu durant le trade de Dwight Howard). Le 11ème choix et le 31ème donc. New York ayant choisi Frank Ntilikina, c’est bien vers Malik Monk encore disponible, que Charlotte va jeter son dévolu.
Malik Monk c’est l’arrière venant de Kentucky, il a donc évolué tout au long de l’année avec De’Aaron Fox. Un tireur, un vrai, peut-être et certainement le meilleur de la draft. Et cela tombe bien, car avec le départ de Marco Belinelli, c’est un profil recherché par l’équipe. Il peut d’ailleurs jouer en meneur par séquence, mais l’un de ses problèmes, c’est sa taille, 1m91. Quand un Kemba Walker fait 1m85, cela donne rapidement un backourt potentiel limité en taille. Un aspect qui sera donc surveillé par son coach, qui pourrait se voir contraint de limiter une association entre les deux hommes.
Le second choix de cette draft ne restera cependant pas longtemps du côté de Charlotte. Un trade avec les Pelicans, contre le 40ème choix et de l’argent pour ainsi drafter Dwayne Bacon venant de Florida State (la même université que Jonathan Isaac). Un arrière-ailier, plus de 17 points de moyenne l’an dernier à plus de 45 % au tir. Un bon scoreur notamment en transition et proche du cercle. Il manque un peu de régularité derrière l’arc mais le joueur a le profil pour devenir un bon défenseur. Comme Jordan Bell, il est considéré comme un steal par certains. S’il marqua seulement 9 points pour ses débuts en Summer League, son match contre Orlando devrait en convaincre plus d’un. 29 points et 8 rebonds, un jeu rapide en transition, une qualité près du cercle irréprochable. Un vrai match solide pour mettre en confiance le joueur, et qui confirme le bien qu’on pense de lui. Le joueur a d’ores et déjà signé un contrat de 3 ans avec les Hornets dont deux années garanties. Pour un choix de second tour, c’est énorme.
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L’autre pari tenté par Charlotte, c’est celui de Michael Carter-Williams. Rookie de l’année en 2013-14 avec plus de 16 points de moyenne, la suite est moins joyeuse pour le meneur. Un trade vers les Bucks, une saison à 6.6 points de moyenne du côté des Bulls la saison dernière. Un joueur qui manque de confiance, mais c’est un pari que les Hornets vont tenter. C’est d’ailleurs Kemba Walker qui va attirer le joueur de 25 ans :
C’est moi qui ai monté le deal. Je suis celui qui a appelé Jeff Schwartz (l’agent des deux joueurs), je suis celui qui a parlé à MCW. […] Qui ne voudrait pas du rookie de l’année ?
Si le joueur pense que la culture de Charlotte permettra à MCW de retrouver un niveau similaire à sa saison rookie, le nouveau meneur apporte deux atouts. Déjà sur un plan financier, le contrat, avec 2.7 millions pour une seule saison. Un risque de prendre le joueur, mais un risque calculé avec un faible montant. L’autre atout, c’est la taille du joueur, 1m98. Qui comble parfaitement le déficit de Kemba Walker (1m85 pour rappel) et celui d’une association potentielle avec Malik Monk en sortie de banc. L’arrivée du meneur était donc calculée, et sur le papier se trouve être intéressante, surtout si MCW peut retrouver du niveau.
Avec des joueurs comme Frank Kaminsky, Jeremy Lamb, et peut-être quelques autres arrivées au minimum. Charlotte continue de faire une intersaison propre, pas de grosses dépenses sur un free-agent, mais des arrivées à bas-prix, et toutes réfléchies. Avec une conférence Est affaiblie, plus que jamais les Hornets peuvent rêver de retrouver les playoffs dès cette saison.