On le sait depuis la Woj Bomb d’hier, Chris Paul va rejoindre les Houston Rockets ! Un pari pour la franchise texane pour essayer de jouer les tous premiers rôles. Alors, payant ou pas payant ? On vous donne notre avis.
Sur le papier, l’arrivée de CP3 est un sacré coup. L’un des meilleurs meneurs de jeu de la ligue, si ce n’est le meilleur, rejoint un James Harden au sommet de son art, tout juste 2ème de la course au MVP. A la baguette, Mike D’Antoni et son jeu porté sur l’attaque, lui aussi auréolé d’un trophée aux NBA Awards, celui du meilleur coach de la saison. Pour couronner le tout, les trois hommes ont déjà travaillé ensemble pour Team USA (CP3 et le Barbu sur le parquet, le coach à la moustache sur le banc en tant qu’assistant). Selon ESPN, le trio a longuement parlé de cette potentielle association cet été et est convaincu que ça peut fonctionner.
Si on est optimistes, pourquoi ça ne fonctionnerait pas ? Houston réunit là deux des meilleurs joueurs de la ligue, qui ont fait part de leur envie d’évoluer ensemble. De plus, James Harden a clairement tiré sur la corde la saison dernière et avait l’air exténué en playoffs, faisant pâle figure contre les Spurs. Avec l’arrivée d’un autre joueur de son calibre, il pourra se reposer et mieux gérer son temps de jeu en vue des échéances de fin de saison. Chris Paul a lui aussi fini les 5 dernières saisons sur les rotules, soit épuisé soit blessé. Au vu de ces éléments, Mike D’Antoni va certes titulariser les 2 joueurs (Harden retrouvant son poste original d’arrière), mais il compte aussi jouer avec l’un pendant que l’autre se repose. En ce sens, l’ajout de CP3 est clairement positif.
Mais voilà, il n’y a qu’un ballon, et là est le plus gros problème. La saison dernière, James Harden était le joueur de la ligue qui avait la balle le plus longtemps dans ses mains par possession. Chris Paul n’était pas loin derrière, en 7ème position. Comment faire dans ce contexte ? Qui va accepter de moins porter la balle ?
This is gonna be fun: Harden ranked 1st in time of possession last season and Chris Paul ranked 7th, per SportVU pic.twitter.com/kgfduPhquV
— Tom Haberstroh (@tomhaberstroh) 28 juin 2017
Selon des sources bien informées, Chris Paul serait enclin à jouer off the ball, comme un meneur-arrière, et ainsi laisser le contrôle de la gonfle à James Harden sur de bonnes séquences. Malgré cela, il est logique de penser qu’il puisse y avoir des éventuelles frustrations sur le long terme avec des joueurs d’un tel standard et tant habitués à diriger le jeu. Un autre problème qui se pose est la similarité de leur jeu à la mène. Là encore, Paul comme Harden figurent dans le top 10 des joueurs utilisant le plus le pick and roll lors de la saison qui vient de s’écouler, et trouver un équilibre prendra forcément du temps.
chris paul and james harden stepping on the court together for the first time pic.twitter.com/2iISfHLK45
— Mina Kimes (@minakimes) 28 juin 2017
Se pose enfin la question de l’équipe autour d’eux. Comment rendre l’attaque des Rockets performante ? Le run and gun de Mike D’Antoni risque d’être modifié. On a connu les Rockets attractifs l’an passé avec James Harden au centre de tout, un nombre records de trois-points, et du pick and roll. L’arrivée de CP3 devrait apporter plus d’équilibre. Clint Capela pourra faire office de DeAndre Jordan pour l’ancien Clipper, donc pas de changement majeur de ce côté là. En revanche, Trevor Ariza, Ryan Anderson et Eric Gordon vont lui permettre d’avoir énormément de spacing et de positions extérieures à trouver, bien plus qu’aux Clippers où J.J Redick était le seul artilleur réputé. Enfin, même si la défense n’est pas le souci majeur de Mike D’Antoni, CP3 est un très bon défenseur, ce qui ne gâche rien.
Si la machine se met en route correctement, les Rockets pourraient donc bien devenir un gros casse-tête pour toutes les équipes de la ligue, même les meilleures.
Reste à savoir si ce souhait va se transformer en réalité. Il y a des zones d’ombres et l’association demandera nécessairement un temps d’adaptation. Avec quel succès à terme ? L’avenir nous le dira.