Lors du match 6 des finales 1997, Steve Kerr vivait le plus grand moment de sa carrière en offrant aux Bulls de Jordan, Pippen et compagnie le titre de champion NBA. Flashback.
Durant ses trois années à Chicago entre 1996 et 1998, Steve Kerr a été un joueur discret mais important. Si ses moyennes par saison (chaque fois autour de 7 ou 8 points par match en sortie de banc) n’ont pas soulevé les foules, il a su se montrer précieux quand il le fallait en rentrant de gros tirs.
Le 13 juin 1997, dans un match pour le titre NBA (les Bulls mènent 3 à 2 face au Jazz), Steve Kerr va vivre son jour de gloire. Avec moins de trente secondes sur la pendule et un match irrespirable bloqué à 86-86, le blondinet prend place à côté de Michael Jordan lors d’un temps mort.
En début de série, le Jazz avait laissé sa Majesté en un contre un contre Bryon Russell dans la même situation : le numéro 23 avait planté un buzzer-beater sur la tête de sa victime. Cette fois, Jojo en est sûr, Utah va trapper. Il se tourne vers Steve Kerr :
Stockton va venir me doubler
Plein d’assurance, le regard déterminé, Steve Kerr ne se dégonfle pas :
S’il vient doubler, je serai prêt
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Jordan acquiesce. Le jeu reprend. Comme prévu, MJ hérite de la gonfle, et comme prévu, Stockton vient le doubler. Servi par Jordan dans un fauteuil, Steve Kerr prend un tir à mi-distance avec 1 seconde sur l’horloge des 24 et moins de 7 secondes restantes dans le match. Ficelle.
Jordan vient féliciter le héros de la possession. Une interception de Pippen sur la remise en jeu scelle le sort du match, et les Bulls sont champions. Merci Steve Kerr.
Lors de la présentation du trophée à Chicago, devant la foule immense de Windy City, le meneur backup de Ron Harper se présente au pupitre tout en humour :
On a pris un temps mort, et Michael a dit : « Tu sais Phil, je ne suis pas très à l’aise dans ce genre de situations, on devrait choisir une autre solution. Pourquoi pas Steve ? » […] Alors je me suis dit « Bon d’accord, je vais encore devoir sauver les fesses de Michael ! »
Jordan est hilare, Pippen et Jackson aussi, et Kerr est acclamé.
Ce jour-là, il a écrit une page indélébile de l’histoire pourtant monstrueuse des Bulls des années 90.