Ces 20 dernières années, les Spurs ont participé aux playoffs à 20 reprises pour 5 titres. Il s’agit d’un exploit dans la NBA moderne (depuis 1980) que seuls les Blazers ont réalisé de 83 à 2003 mais sans jamais gagner un titre, eux. Zoom sur cette dynastie.
Tout commence avec un homme, Monsieur Gregg Popovich.
Après avoir fait ses classes auprès de Larry Brown et RC Buford pendant un temps, puis après avoir épaulé Don Nelson 2 ans chez les Warriors, Pop revient à San Antonio en 1995. D’abord General Manager, il décide d’envoyer l’excellent, mais turbulent Dennis Rodman à Chicago, car celui-ci aurait commencé à “polluer” l’état d’esprit des joueurs, avant de virer le coach en place, Bob Hill, pourtant très performant, pour tout simplement prendre sa place. C’est le grand nettoyage. Première année aux manettes pour le parrain de la NBA : Robinson se fracture le pied après 6 rencontres, et les Texans rendent la pire copie de la franchise avec 20 victoires pour 62 revers … Oui, la première saison du meilleur coach de la ligue était une saison de tanking ! Cela dit, le plus important dans cette pratique est d’en profiter pour reconstruire, ce qu’il a fait d’une main de maître en draftant Tim Duncan et en négociant avec lui pour le faire jouer ailier fort aux côtés de David Robinson, lui aussi ex premier choix de draft.
Ce fut une bonne pioche, puisque The Big Fundamental réalise l’une des saisons les plus impressionnantes pour un rookie avec 21.1 points, 11.9 rebonds, 2.7 passes et 2.5 contres, ce qu’il l’amènera logiquement à remporter le titre de meilleur rookie de la ligue. L’année suivante, en 99, une saison écourtée par le lock-out, les Spurs gagnent un premier titre avec Robinson et Popovich et ils établissent un record de 12 victoires d’affilées en playoffs ! C’est le premier titre de la franchise, et le début d’une nouvelle ère pour toute la NBA.
Très vite, Duncan devient une référence en terme de rigueur, de régularité et prend un rôle de leader et mentor qui poussera les Spurs à l’excellence durant deux décennies, il est notamment le seul joueur a avoir gagné des titres durant 3 décennies en tant que starter puisque l’armée formée par Popovich remportera des bagues en 1999, 2003, 2005, 2007 et 2014, preuve de sa longévité. Depuis son arrivée, jamais les Spurs ne sont passés en dessous de 60 % de victoires, ce qui n’avait jamais été réalisé en NBA avant lui.
La gestion des nouveaux joueurs est un autre point essentiel, et à ce jeu là, les Spurs excellent. Notamment en ce qui concerne la draft, où le staff des Spurs a effectué un travail remarquable. Etant toujours bien classé dans le championnat, ils n’ont pas eu de picks sous le vingtième depuis le first pick de TD en 1997 et n’ont donc pas eu des opportunités de draft aussi importantes que les Cavaliers, par exemple. C’est ainsi qu’ils sont devenus des spécialistes du “steal” :
1999 – 57ème pick – Manu Ginobili
2001 – 28ème pick – Tony Parker
2002 – 55ème pick – Luis Scola
2003 – 28ème pick – Leandro Barbosa
2008 – 45ème – Goran Dragic
2008 – 26ème – George Hill
2011 – 29ème – Cory Joseph
2014 – 30ème – Kyle Anderson
Ils ont également échangé George Hill contre un certain Kawhi Leonard, 15ème de sa promotion en 2011.
Grâce à ce coach fidèle et dévoué (seule équipe à n’avoir jamais changé de coach en 20 saisons), un état d’esprit de travailleur et ce nez fin pour les jeunes recrues, les Spurs ont été présents pendant 20 ans en playoffs, sans jamais faire dans la figuration :
- Ils ont remportés 5 titres
- Ils sont allé 6 fois en finale et n’en ont perdu qu’une seule.
- Ils ont perdu au premier tour seulement 3 fois (2009 contre les Mavericks, 2011 contre les Grizzlies, 2015 contre les Clippers)
- Il n’ont subi que 3 sweeps (2010 vs Suns de Nash et Stoudemire, 2001 vs Lakers de Shaq et Kobe en finale de conférence, 2017 face aux Warriors de Curry et Durant en final de conférence)
- Le Big Three Parker, Ginobili, Duncan a remporté 126 matchs de playoffs ensemble, en 14 ans de coopération, ce qui est un record.
On parle aujourd’hui de la fin d’une ère, avec la retraite de Duncan l’année dernière, celle possible de Manu Ginobili cette année, et la blessure de Tony Parker qui va compliquer sa fin de carrière. Mais pas d’inquiétude pour les sceptiques, tant que Greg Popovich sera présent, la machine aux éperons sera toujours au sommet.