Jonathon Simmons n’est pas un joueur comme les autres. Né le 14 septembre 1989, il ne débutera la NBA qu’à l’âge de 26 ans, quand la majorité des joueurs commencent aux alentours de 19 ans. La faute à un parcours semé d’embûches, que l’ailier a su à chaque fois surmonter pour atteindre son rêve.
Jonathon Simmons n’est pas de ceux prédestinés aux lumières et à la gloire immédiate. Né en 1989 à Houston, il grandit dans une famille qui ne roule pas sur l’or. Très tôt attiré par le basketball, il se révèle être un bon joueur au collège dans un établissement réputé pour ses chiffres catastrophiques (40% des élèves sortent du système scolaire).
Lui-même a failli arrêter, puis s’est accroché grâce au basket. Le premier d’une longue liste de dangers qu’il a su éviter. A 17 ans, il vit le premier grand drame de sa vie, avec le décès soudain de sa grand-mère qui l’avait élevé. Il se réfugie dans le basket, développe son jeu, gagne quelques récompenses et finit par attirer l’œil de l’University of Houston. Assistant coach à l’époque, Alvin Brooks se souvient :
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Après être devenu meilleur marqueur de son équipe à Houston avec près de 15 points par match, J-Simms décide, à 23 ans, de se déclarer pour la Draft NBA 2012. Devenu père de famille, il entend assurer l’avenir de ses filles. Alvin Brooks tente bien de le dissuader, arguant qu’il n’est pas encore prêt, Simmons ne veut rien entendre et se présente à la Draft. L’échec est total. « Il était dévasté », se rappelle Brooks.
Sa mère lui conseille d’arrêter le basket, de mettre ses talents de coiffeur à profit et de trouver un travail. Là encore, Simmons ne veut rien entendre. Il signe dans une ligue mineure, l’ABL, où il tourne pendant un an à 37 points par matchs. Conscient que tout cela ne le mène nulle part et en proie à des difficultés financières, il se donne une ultime chance avant d’arrêter le basket.
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Le 28 septembre 2013, il paye 150 dollars pour avoir le droit d’effectuer un tryout pour les Austin Toros, la franchise de D-League des Spurs. Repéré, il gagne une invitation au camp d’entrainement puis se fait une place dans le roster. En deux ans, il devient un joueur dominant, au point de participer à la summer league 2015 en NBA et d’y mener San Antonio au titre. Quelques jours plus tard, le coup de téléphone qu’il avait attendu toute sa vie arrive : les Spurs l’ont signé pour un contrat de deux ans. A 26 ans, certains sont déjà multiples champions NBA. Lui venait à peine d’intégrer la ligue, réalisant ainsi le rêve pour lequel il avait tant donné.
Ce qui m’arrive, j’en ai rêvé toute ma vie. Je me sens privilégié
Très rapidement, Simmons devenait The Juice, en référence à son énergie permanente, et se faisait une place dans la rotation de Popovich et dans les top 10 des télés. Bien sûr, Simmons n’est pas Jordan. Pas un franchise player. Pas même un All-Star. Il affiche 6 points par match lors de sa première saison à San Antonio puis 6.2 la suivante. Il signera finalement un contrat de 3 ans à Orlando, où à l’issue de la première saison (2017-2018), il s’illustre plus fortement avec 13.9 points pour 29 minutes de par match en moyenne. Il ira même jusqu’à taper 34 unités le 6 février 2018 face aux Cavs de LeBron James :
Pour faire simple, Jonathan Simmons est typiquement le genre de joueur qui n’aura jamais son maillot suspendu au plafond d’une franchise. Mais sa devise (« travaille dur et sois positif ») lui fait trouver des ressources insoupçonnées. A l’image des playoffs 2017 face à Houston, où Leonard blessé, il reprenait le flambeau dans sa ville natale, devant sa famille et ses amis, et dominait James Harden des deux côtés du terrain dans un match décisif.
L’aboutissement d’une vie ? Pas pour ce travailleur invétéré qui veut toujours voir plus loin. En espérant un rebond rapide pour Jonathon Simmons, désormais agent libre (à l’été 2019).