Si vous n’avez pas suivi la saison universitaire, ou que vous n’arrivez pas à compléter votre bracket, Parlons Basket vous propose un petit tour d’horizon des différents prétendants et favoris pour soulever le trophée le 3 avril à Phoenix.
68 équipes sur la ligne de départ et une seule d’entre elles arrivera à conquérir le titre national. Pendant trois semaines, la March Madness révèle le meilleur du basket universitaire et réserve également son lot de surprises. Dix d’entre elles ont retenues notre attention, voici nos outsiders et nos favoris :
OUTSIDERS
10. Baylor Bears (25-7) – 2ème conférence Big 12
« Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Les Bears ont bien retenu ce dicton car personne n’aurait mis une pièce sur cette équipe avant la saison régulière. Portée par l’homme à tout faire, Johnathan Motley efficace des deux côtés du terrain, la fac texane peut jouer les troubles fêtes cette année. La défense de Baylor est étouffante (très peu de points encaissés dans les shoots en première intention), les équipes développant le run & gun vont surement s’y casser les dents. Reste à savoir si les Bears arriveront à garder l’effet de surprise d’une équipe sous-estimée, acquis tout au long de la saison. Baylor a une vraie carte à jouer dans ce tournoi, malgré un tableau extrêmement relevé et un hypothétique duel face à Duke au Sweet 16.
9. Oregon Ducks (29-5) – 2ème conférence PAC 12
Beaucoup de questions entourent l’équipe d’Oregon. La récente blessure aux ligaments du genou de leur protecteur de cercle senior, Chris Boucher, a remis en question toutes les prévisions. Avec seulement 4 joueurs freshmen ou sophomore, Oregon va devoir jouer de toute son expérience pour aller le plus loin possible. Et ils en ont la capacité ! Les Ducks disposent de joueurs excellents dans leurs domaines : Jordan Bell, un des meilleurs défenseurs. La star de l’université, Dillon Brooks, est capable de prendre littéralement feu dans les moments qui comptent, joueur complet, il a marqué la saison de ses exploits (et aussi du pire floppling de tous les temps). Comment s’adaptera l’organisation offensive et défensive des Ducks ? Oregon se retrouve dans un tableau ouvert dans le Midwest, créeront-ils la bonne surprise de cette March Madness 2017 ? Les réponses tomberont au fur et à mesure des tours.
8. Arizona Wildcats (30-4) – 1er conférence PAC 12
Aux coudes-à-coudes toute l’année avec Oregon et UCLA, Arizona sort grand vainqueur de cette saison régulière dans la conférence PAC 12. Un titre de champion de la saison et du tournoi à la clé. Il faut le dire, les Wildcats possèdent dans leurs rangs l’arme absolue, la pépite finlandaise Lauri Markkanen. Une sorte d’hybride entre Dirk Nowitzki et Kristaps Porzingis, peut-être encore plus mobile. Ça vous place le potentiel du bonhomme… Seulement freshman et déjà dominateur, le finlandais de 2m13 a mené l’attaque d’Arizona pendant des mois avant que Sean Miller ne récupère de suspension son sophomore Alonzo Trier. Maintenant au complet, Arizona dispose d’une capacité offensive terrifiante. Dans le tableau West avec Gonzaga, les Wildcats peuvent prétendre à une place à l’Elite 8 face aux Bulldogs et pourquoi pas jouer un Final Four à domicile.
7. Duke Blue Devils (27-8) – 5ème conférence ACC
La saison des hommes de Mike Krzyzewski n’aura pas été un long fleuve tranquille. Entre une saison régulière tronquée par les blessures et les épisodes du fantasque Grayson Allen, la fac aux 5 titres nationaux a rarement été aussi tourmentée. Mais lorsque l’enjeu compte vraiment, les Blue Devils pointent le nez à la fenêtre. On n’enterre pas la fac du (probable) meilleur coach de toute l’histoire du basket universitaire d’une simple baisse de régime. Duke est bien au rendez-vous de cette March Madness, en atteste ses 4 victoires consécutives face à Clemson, Louisville, North Carolina et Notre Dame pour décrocher le titre au tournoi de la conférence ACC. Les Blue Devils devront réaliser un vrai parcours du combattant puisqu’ils sont tombés dans le tableau (East) du champion en titre Villanova, mais aussi de Florida et Baylor. Le freshman Jayson Tatum aura besoin d’une armée au complet avec Grayson Allen et le pistolero Luke Kennard pour être de la partie à 4 à Phoenix.
6. UCLA Bruins (29-4) – 3ème conférence PAC 12
Même si vous n’avez pas suivi la saison NCAA, vous avez forcément dû entendre parler d’un phénomène nommé Lonzo Ball. Arrivé cette année en provenance de Chino Hills, où ses deux frères (LiAngelo et LaMelo) attendent patiemment leur tour, le freshman a dépassé toutes les attentes placées en lui. En seulement 6 mois, le californien a réussi à faire renaître les vestiges d’une gloire passée à UCLA et à convaincre les scouts de faire de lui un éventuel numéro 1 de draft en juin prochain. Les Bruins version 2016-2017 sont devenus une des équipes les plus excitantes à voir jouer depuis ces dernières années. Les talents autour de l’aîné des Ball (Bryce Alford, Isaac Hamilton, T.J. Leaf, Aaron Holiday, Thomas Welsh) peuvent former un squad extrêmement performant, capable d’aller titiller les meilleures formations de tout le pays.
FAVORIS
5. Kansas Jayhawks (28-4) – 1er conférence Big 12
Les Jayhawks ont remporté un 13ème titre consécutif de champion de la Big 12 cette année. Comme souvent durant l’ère Bill Self, Kansas n’arrive que rarement à conclure sur la plus haute marche nationale. En 14 ans, le coach de l’année dans la Big 12, n’a emmené que deux fois son équipe au Final Four, en 2008 lors du dernier titre de champion universitaire et en 2012. Seulement, Bill Self peut compter une fois de plus sur un effectif talentueux avec l’un des meilleurs meneurs du pays, le vétéran Frank Mason III, élu MVP de sa conférence. Et un des meilleurs prospects freshmen du pays, Josh Jackson prétendant à une place dans le Top 5 de la prochaine draft. Placé dans un tableau Midwest relativement ouvert, les Jayhawks peuvent aller loin et viser une place au Final Four.
4. Kentucky Wildcats (29-5) – 1er conférence SEC
Comme chaque année, il faudra compter sur l’équipe de John Calipari lors de la March Madness. La question réside dans le niveau de jeu. À quelle équipe aurons-nous droit cette année ? De bien des manières, elle ressemble à n’importe quelle autre portée par coach Calipari, cette équipe des Wildcats est l’une des plus jeunes et des moins expérimentées du pays. Paradoxalement l’une des meilleures aussi. Ce Kentucky cuvée 2017 peut rêver d’un destin similaire à celle de 2014, avec les frères Harrison et Julius Randle. Champion de la conférence SEC, les stars précoces Malik Monk (élu MVP de la SEC), De’Aaron Fox, Bam Adebayo apprennent sur la tas, mais ils pourront compter sur la présence des vétérans Derek Willis et Dominique Hawkins ou du sophomore Isiah Briscoe. Véritable machine de travail et mentor pour ses jeunes poulains, on ne doute pas que coach Calipari trouvera la bonne formule pour emmener cette équipe le plus loin possible.
3. North Carolina Tar Heels (27-7) – 1er conférence ACC
Subir l’une des plus cruelles défaites de l’histoire en finale l’an dernier face à Villanova, ajouté à ça le départ vers la NBA de leur maître à jouer Marcus Paige et du marsupilami Brice Johnson, les Tar Heels auraient pu vivre une saison compliquée. Mais North Carolina fait partie de ces universités immortelles où la culture de l’excellence prime sur tout le reste. Leader de la conférence ACC, la plus relevée de toute la NCAA, les Tar Heels ont pu compter sur leurs classes junior et senior pour rester aux sommets. Avec l’avènement de leur go-to-guy Justin Jackson, élu meilleur joueur de la ACC, épaulé par les solides Joel Berry II et Kennedy Meeks, les hommes de Roy Williams peuvent espérer un parcours similaire à la saison passée, voire d’une revanche et d’une issue plus triomphale.
2. Gonzaga Bulldogs (32-1) – 1er conférence WCC
Et si les planètes étaient enfin alignées pour que Gonzaga rafle le titre ? L’équipe du français Killian Tillie a réalisé une saison exceptionnelle. Longtemps invaincus, les Bulldogs bénéficient certes d’une conférence WCC relativement faible, mais ils ne sont pas passés loin de la saison parfaite. Avec une seule défaite au compteur (contre BYU), l’équipe de Mark Few s’appuie sur une défense en béton, la meilleure depuis son arrivée aux manettes. Son effectif arrive à maturité et il peut compter dans ses rangs deux des meilleurs joueurs du pays à leur poste : le meneur Nigel Williams-Goss et le pivot Przemek Karnowski. En plus d’un banc prolifique, le freshman Zach Collins en tête, les Bulldogs ont toutes les cartes en main pour se hisser pour la première fois de leur histoire jusqu’au Final Four. Pour sa première saison d’étudiant aux États-Unis, Killian Tillie pourrait devenir le deuxième français à soulever le graal universitaire.
1. Villanova Wildcats (31-3) – 1er conférence Big East
L’assassin de North Carolina l’an passé, Kris Jenkins, est toujours là pour planter des banderilles derrière l’arc, donc tout va bien pour Nova. Amputés de deux de ses piliers défensifs (Arcidiacono et Ochefu), les Wildcats sont plus fragiles pour protéger leur cercle cette saison. Dominatrice avec un nouveau titre de champion de la conférence Big East, l’équipe a su se reformer autour de son noyau de champions 2016 formé du très sous-côté Josh Hart (élu MVP de sa conférence), Kris Jenkins, du précieux Mikal Bridges ou encore du métamorphosé sophomore Jalen Brunson.
Le défi sera de taille pour les Wildcats, réaliser un back-to-back n’a pas été réédité depuis les Gators de Florida en 2006 et 2007. Coach Jay Wright peut toujours compter sur un système offensif bien rodé. Villanova pratique un basket small-ball et moderne, tourné vers le mouvement, le tir et le jeu de feintes. Les observateurs doutent de la capacité de cette équipe à tout gagner, à aller chercher ce troisième titre pour l’université, comme ils doutaient en 2016… On connait la fin de l’histoire.