FR, Interview Sonja Petrovic : « Ma médaille olympique sera toujours le plus beau souvenir de ma carrière »

Extérieure Serbe bien connue du championnat français pour avoir joué à Bourges lors de la saison 2007-2008, Sonja Petrovic a passé une année bien remplie… En juin 2015, elle montait sur la plus haute marche du podium européen avec la Serbie avant de rejoindre la WNBA, puis elle enchaîne par une saison à Prague et rejoint une nouvelle fois Phoenix. Le temps de la trêve cet été, elle remporte une médaille à Rio, avant de rejoindre les États-Unis pour la dernière partie de saison. A quelques jours des playoffs de WNBA, elle revient sur cette année folle.

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Parlons-Basket : Après une longue saison entre ton club et l’équipe nationale, comment ça va ?

Sonja Petrovic : Oui, la saison a été longue avec beaucoup de hauts et de bas. Je me rends compte que mon corps et ma tête ne font pas forcément ce que j’aimerais qu’ils fassent mais après un tel succès on a toujours l’impression que ça vaut le coup. Donc pour moi, cette médaille de bronze restera toujours mon meilleur souvenir quand je regarderai l’intégralité de ma carrière.

PB : L’an dernier, Championnes d’Europe, cette année sur la troisième place du podium Olympique, on peut dire que le basket serbe se porte bien…

SP : Merci beaucoup. Ça fait plaisir que les gens se rendent compte de ce qu’on a fait et le communiquent. Je suis d’accord, on a réussi à faire un vrai exploit et quelque chose de vraiment beau pour notre pays. Atteindre le sommet du basket féminin international est quelque chose d’extraordinaire. 

PB : Qu’est-ce qui fait la différence avec votre génération, deux fois médaillée en deux compétitions ? Quel est votre secret ?

SP : Il y a eu beaucoup d’éléments importants mais en gros il s’agit d’avoir les bonnes personnes au bon moment. L’essentiel, c’est que le noyau de notre équipe, les joueuses nées entre 87 et 90, a mûri quand il fallait pour faire quelque chose au niveau international.  Mais finalement, je trouve que ce qui compte c’est notre coeur et notre mentalité. Par exemple, on sait que chaqu’une sautera par terre pour rattraper le ballon, et ça nous donne une force et une confiance énormissime. On sait qu’on peut jouer contre les plus gros sans peur.

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Le selfie de l’équipe Serbe, avec les médailles autour du cou – Photo : FIBA

PB : Victoire pour le bronze face à la France. L’EDF vous réussit, finale de l’euro, et là victoire pour le match de la 3ème place aux Jeux…

SP : Peut-être qu’il vaudrait mieux dire que notre style de basket ne leur convient pas. La France a été l’une des meilleures équipes du monde pendant plusieurs années et leur équipe actuelle est superbe. Mais notre jeu est différent à cause de nos forces et faiblesses respectives et à mon avis, elles ont du mal a trouver des solutions pour nous contrer.

PB : Personnellement, tu termines avec la meilleure évaluation de ton équipe (15.4). Fière de ta performance individuelle ?

SP : Chaque joueuse a envie de bien jouer, mais je crois que finalement la vrai reconnaissance et la vrai satisfaction vient toujours avec le succès collectif. C’est ce que je pense et c’est pour cette raison que je choisis toujours de jouer pour de bonnes équipes. C’est seulement le travail et la compétition avec les meilleurs qui te rend meilleur. 

PB : Au début des JO, vous visiez une médaille ? Quel était votre objectif ?

SP : Au départ notre objectif réaliste, c’était d’atteindre le quart. Mais on connaît notre équipe et on sait que dans les matchs de barrage tout est possible. C’est quand ça passe ou ça casse qu’on voit le meilleur de notre équipe – c’est ce qu’on adore, la pression et le buzz. Donc, je trouve que pour nous le plus dur, c’était de sortir des phases de poule. 

PB : En quarts, vous tombez contre l’Australie, ultra favorites. Et vous les surprenez en vous qualifiant pour les demies. Parle nous de ce match…

SP : Alors, d’abord, on ne s’attendait pas à ça. On savait tous que c’était elles les favorites. On savait aussi qu’on avait zéro chance de gagner en jouant leur jeu à elles, dans leur style. À mon avis, c’est ce match-ci qu’on a le mieux préparé, où on a le mieux accompli notre plan coaching. 

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Photo : FIBA

PB : C’était tes premiers JO, qu’elles ont été tes impressions ? Qu’est ce qui t’as le plus marqué ?

SP : Tout ! C’était une expérience extraordinaire. L’énergie, le buzz, être parmi les meilleurs athlètes du monde… Une expérience pour la vie quoi. On sourit tout le temps là-bas, on profite de chaque moment, on veut tout explorer. Mais si je dois choisir une chose, c’était le soutien au sein de l’équipe serbe, l’entraide. Tous les athlètes, les équipes, le staff se soutiennent. Pour nous, les basketteuses, être là aux JO pour la première fois avec cet esprit, ça nous faisait chaud au coeur.

PB : As-tu eu l’occasion de faire des rencontres ? Est ce que certaines t’ont particulièrement marqué ?

SP : On a rencontré toute l’équipe serbe et j’ai retrouvé toutes mes connaissances basket. C’était une expérience fabuleuse. 

PB : Où est-ce que tu vas gardé tes souvenirs des Jeux (médaille, maillots ect.) ?

SP : Pour l’instant je les garde dans un endroit sûr. Une fois ma carrière terminée, je choisirais les objets et les souvenirs qui me seront les plus chers afin de les faire encadrer. Bien sûr, ma médaille olympique et mon maillot national y seront.

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Les représentantes de Phoenix à Rio – Photo : FIBA

PB : Maintenant, la WNBA a reprit, avec 4 médaillées olympiques dans la même équipe (Phoenix – Brittney Griner, Diana Taurasi, Sonja Petrovic, et Marta Xargay), vous avez tous ramené cette médaille à l’entraînement ?

SP : Non. Elles, bien sûr, elles ont ramené leur médailles parce qu’elles revenaient direct de Rio. Mais moi, je suis d’abord rentrée en Serbie, où une réception devant 30 000 personnes a été faite, on a même été reçu par le président de notre pays. Donc moi j’ai laissé ma médaille chez moi, parce que j’avais peur de la perdre. 

PB : Quels sont les objectifs de Phoenix à l’heure actuelle ?

SP : Là, on est à la 8ème place et qualifié pour les playoffs. La saison a été assez compliquée pour nous mais le plus important c’était d’être en playoffs. Le plus dur, c’est maintenant. Moi, je crois en notre équipe et je crois aussi que notre plus dur adversaire sera nous-mêmes. 

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Photo : WNBA

PB : Les playoffs démarrent jeudi, face à Indiana. Comment sens tu cette ultime partie de saison ?

SP : Les playoffs, c’est toujours une chose spéciale. On a conscience de nos résultats cette saison et de nos difficultés. Mais maintenant il s’agit d’un match où tout peut arriver. Donc on y apportera toute notre énergie et j’espère que cela suffira pour effacer les erreurs de la saison régulière.

PB : Au final, on a remarqué que vous ne vous lâchiez plus avec Marta Xargay. Une saison à Prague, les Jeux, et maintenant Phoenix…

SP : Ça ne me gêne en aucun cas ! C’est une grande joueuse, une excellente coéquipière et une très bonne amie. 

 

Gorditas team!!! #havingfun @sonjapetrovic5 ☺️🍔🍟🍕🌭🍦🍩🍪

Une photo publiée par Marta Xargay Casademont (@martaxargay) le

Merci à Sonja d’avoir pris le temps de nous répondre avec le planning chargé de la WNBA
Encore toutes nos félicitations pour la médaille, et bonne chance pour les playoffs.

Traduction : Rachel Cox

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