Samedi soir, la quatrième manche de la finale avait lieu. Elle a été remporté par Limoges 82 à 75. Ainsi, le CSP Limoges conserve son titre et réalise le doublé. Cela n’a pas été réalisé depuis celui de l’élan béarnais réalisé lors de la saison 2003/04.
(Crédit photo : Pascal Lachenaud pour l’AFP)
Après avoir réalisé un très bon début de match, le CSP s’est fait peur en étant mené pendant les trois quarts du match. Pendant cette période, le différentiel entre les deux équipes est monté à +7 en faveur de la SIG. Lors du troisième quart-temps, l’équipe limougeaude a repris des couleurs pour repasser devant pendant la quatrième période. Des acteurs du match ont livré leurs impressions au site lequipe.fr. Philippe Hervé, coach de Limoges, était ému :
«C’est le titre suprême…pfff.. je n’en ai pas l’habitude (sourires). C’est difficile d’analyser le pourquoi du comment. Mais il faut remonter deux mois et demi en arrière, au premier jour où on a travaillé ensemble. On s’était dit qu’on allait tout faire pour faire la photo au milieu du terrain avec le trophée à Beaublanc. Ce fut une remise en question, un partage différent, que les joueurs ont accepté. On est aussi monté en puissance tout au long des play-offs surtout défensivement. Il fallait bien ça face à Strasbourg à qui je tire un grand coup de chapeau ce soir. Rien n’a été facile. Et puis la magie de Beaublanc a encore opéré. C’est quand même un peu plus facile de gagner des titres ici quand on est joueur ou entraîneur. Gagner est dans les gènes de ce club.»
Frédéric Forte, Président Limoges CSP; a remercié le public de Beaublanc en pensant au prochain titre :
« La différence, c’est le mental, la niaque. On a vu ça déjà aux derniers matches. Avec nos spectateurs, qui nous huent quand on est mauvais, ça forge le caractère et on est habitués aux matches de haut niveau. Alors quand ils sont derrière nous comme ce soir et jeudi, cela fait peut-être une toute petite différence. Les joueurs se sont surpassés, ils ont cette grinta, à l’image du club. Ce soir c’est le onzième titre du club, le 26e en une trentaine d’années, mais je pense déjà au douzième, je ne sais pas quand il arrivera, mais c’est celui-là le plus important. Revenir au sommet et gagner deux titres d’affilée, en 2014 et 2015, c’est formidable, avec ce clin d’oeil de l’histoire puisque la dernière équipe à avoir fait le doublé est Pau-Orthez, notre ennemi historique. Mais vraiment, sincèrement, je ne leur veux pas de mal, je leur souhaite de revivre ça. C’était un adversaire extraordinaire et on n’attend qu’une chose. Pour l’Euroligue, on n’a jamais demandé de wild-card. On n’a besoin de personne, on ne compte que sur nous… »
Mickaël Gelabale, ailier Limoges CSP, a repensé à l’année écoulée :
« Ca représente tout, ce titre. Si on m’avait dit que je décrocherais le titre après cette saison si compliquée pour moi… Sur les play-offs on ne perd qu’un match, cela prouve qu’on était dedans. Ce sacre, c’est aussi la récompense de l’effort qu’on donne tous les jours, de toutes les galères qu’on traverse. Tous les bons et mauvais moments. On était derrière, ils ont mené une bonne partie du match mais jamais réussi à creuser l’écart, donc on savait qu’on devait continuer, rester dans le match, et compter sur le fait qu’ils ne tiendraient pas les quarante minutes. Je suis dans un état second. Je n’ai pas gagné beaucoup de titres en club, c’est bon. »
Vincent Collet, entraîneur de Strasbourg, a été réaliste :
«Etre bon n’est pas suffisant… Il aurait fallu être plus précis et rigoureux, surtout à Limoges. On doit par exemple faire faute quand le coach hurle de la faire avant la mi-temps. Dans le haut niveau, il y a des sanctions. On a commis des erreurs en défense sur Zerbo même s’il était touché par la grâce. Il y avait la place pour gagner, il y a eu des erreurs dans la gestion des fautes. On peut faire ça en Excellence le dimanche matin mais pas dans le haut niveau. On a mal abordé cette finale en perdant le premier match chez nous, c’était aussi une faute. Cette belle saison n’est pas achevée, c’est donc forcément un échec cuisant car je suis perfectionniste. Il faut se poser les bonnes questions.»
Antoine Diot, meneur de jeu de Strasbourg, est revenu sur tous les matchs de la finale pour en faire le bilan :
«On a essayé de rester le plus longtemps possible à leur contact et de les faire douter. Ils ont mis de gros shoots et la magie de Beaublanc a joué. Ce n’est pas qu’on a perdu pied, mais eux ont rentré de très gros tirs. On ne doit pas perdre le premier match chez nous et lors du troisième, on doit faire un tout autre match. C’est, bien sûr, une grosse déception. On a connu une saison incroyable, il ne faut pas oublier les deux titres et notre première place (de la saison régulière) même si elle ne donne rien au final. Il nous manque peut-être une qualification en Eurocoupe et, bien sûr, ce titre de champion qui était le plus important. Mais je retiens les deux titres et une équipe avec des mecs incroyables. Je n’avais jamais connu une équipe comme ça.»