Lisa Berkani, 1m76, actuellement meneuse au centre de formation de Bourges a gentiment accepté de répondre à nos questions. Cette jeune joueuse née en 1997 a notamment fait ces débuts cette année en Euroligue avec l’équipe Pro des Tangos face à Brno. Un conseil, retenez son nom !
Parlons-Basket : Bonjour Lisa, peux-tu présenter rapidement à nos internautes ? Quand as-tu commencé le basket-ball ? Quel a été ton parcours ?
Lisa Berkani : J’ai commencé le basket vers 9 ans, à Beaumont, à côté de Clermont-Ferrand. J’ai participé aux sélections départementales puis régionales pour ensuite intégrer le pôle espoirs de Vichy où j’ ai passé 2 ans. À la fin de ma 2ème année, j’ai été appelé pour participer au championnat d’Europe avec la génération au dessus de la mienne, les 96. Par la suite, j’ai été prise à l’INSEP, puis c’est après que l’ on m’a appelé à Bourges, et ça fait maintenant 2 ans que j’y suis.
PARLONS DE TON INTÉGRATION CHEZ LES PROS
PB : Pour commencer, est-ce une fierté pour toi de faire partie de l’équipe de Bourges et de toutes ces stars internationales ?
LB : Oui, c’est effectivement une fierté pour moi d’en faire partie. C’était un rêve depuis petite, et encore aujourd’hui de temps en temps je me demande si justement je ne rêve pas, mais non c’est bien réel !!! J’ai une chance unique de pouvoir connaître ce monde aussi tôt.
PB : Comment réussis-tu à lier Basket professionnel (en LFB), le centre de formation (avec l’équipe de NF2), et tes études ?
LB : Ben, c’est un peu difficile. C’est surtout assez fatiguant mais au fur et à mesure du temps, j’ai pris l’habitude. C’est un rythme à prendre et puis ensuite ça devient un peu une routine.
PB : Vers quelles études comptes-tu te diriger ? Crois-tu que c’est possible pour toi de faire une carrière pro tout en continuant ses études, comme le fais Sarah Michel à Nantes par exemple.
LB : Concernant mes études, je ne sais pas encore vers quoi je vais me diriger. Après oui, je pense que c’est possible mais je ne pense pas avoir envie de faire comme elle.
PB : Qu’est ce qui est le plus dur lorsque l’on commence à plonger dans le grand bain des professionnelles ?
LB : Je pense que le plus dur c’est la concentration et la précision qu’il faut avoir sur le terrain ! Il faut aussi réussir à s’enlever la pression et le stress…
PB : L’anglais est il une barrière pour devenir Pro ? Et toi, es-tu bilingue ?
LB : Oui je pense ! Si on ne parle pas anglais un minimum c’est assez difficile d’être bien dans une équipe. Rien que pour comprendre les consignes qui sont données aux entraînements et aux matchs. Et puis ça empêche aussi la communication avec tout le monde. Mais non, moi je ne suis pas bilingue.
PB : Généralement lorsque l’on est jeune, et que l’on rejoint une équipe “senior”, on a souvent tendance à trouver une seconde mère, un mentor, quelqu’un nous guide, as tu trouvé cette personne dans l’effectif berruyer? Si oui, de qui s’agit-il ?
LB : Pour l’instant pour moi cette personne serait Héléna Ciak. Je la trouve vraiment super avec moi. Je suis à l’aise avec elle et je l’aime vraiment bien. Et puis quand j’ai eu des petits problèmes ou lorsque j’ai eu des questions, elle m’a toujours donné des conseils pour trouver la meilleure solution.
PB : Et lorsque l’on intègre cette équipe, a-t-on comme en NBA des bizutages de Rookies ?
LB : Peut être que des filles qui sont passées avant moi ont eu le droit à un bizutage mais en tout cas, moi, depuis que je suis avec elles, il n’y en a jamais eu.
PB : Peux tu nous décrire la journée type d’une jeune joueuse ?
LB : Alors, mes journées se déroule comme ça :
Je me lève vers 7h, de 8h à 12h j’ai cours et un entraînement individuel. Ensuite je retourne en cours à partir de 13-14h jusqu’à 16h ou 17h, puis j’ai entraînement collectif le soir de 17h30 à 19h30. Et après je vais manger, je fais mon travail et ma journée s’arrête vers 22h.
PB : L’an dernier, alors que tu n’avais que 17ans, tu fais tes débuts en pro face à Mondeville, que retiens-tu de ce match ?
LB : Pour mon premier en pro l’année dernière, j’en retiens que du positif. Ça m’a permis de voir ce qu’était vraiment le niveau LFB et ce à quoi je devais m’attendre si je voulais vraiment y jouer. Le physique, la vitesse à laquelle il faut transiter, tout ça est important à savoir. Et ça m’a vraiment plu.
PB : Tu es maintenant la troisième meneuse derrière Céline Dumerc, et Romy Bernies, qu’est ce qu’elles t’apportent ? Est ce que cela te mets la pression lorsque tu rentres sur le terrain ?
LB : Céline et Romane m’apportent beaucoup. Déjà rien qu’en terme de maturité dans mon jeu, j’apprends à plus me poser et à maîtriser les rythmes. Après, vu que ce sont deux filles qui donnent toujours tout, que ce soit aux entraînements ou aux matchs, l’intensité qu’elles mettent offensivement et défensivement m’oblige à faire de même. Je gagne donc autant en défense qu’en attaque, il n’y a pas de cadeaux et c’est ça qui me plais vraiment.
Après oui, ça me met toujours un peu de pression et de stress quand je rentre mais j’essaye de ne pas y penser et de faire mon maximum, de me dire que c’est un match comme les autres et jusqu’à maintenant ça a plutôt fonctionner !
PB : Tu as pu, cette année jouer tes premières minutes en Euroleague face à Brno, où tu marques d’ailleurs dès ton entrée de jeu, comment aborde-t-on un tel match ?
LB : Pour ma première entrée en Euroleague, j’ai vraiment essayé de l’aborder de la même manière qu’un match de championnat pour ne pas me mettre plus de pression que d’habitude. Je me suis juste concentrée sur les consignes défensives et offensives qui avaient été données par Valérie (Garnier, la coach) puis voilà. Après tout s’est fait normalement. J’ai même eu l’occasion de marquer.
PB : Comment se passe le passage entre la NF2 et les Pros ? Pas trop dur de jongler entre les deux?
LB : Le passage entre les pros et la NF2 se passe vraiment bien cette année. J’essaye d’apporter l’expérience que je gagne avec les pros au groupe NF2 et d’être vraiment un leader positif dans les intensités, les comportements… Afin de pousser notre équipe à son plus haut niveau. Et je trouve que ça fonctionne plutôt bien.
PB : Quelles sont les principales différences entre la NF2 et la LFB et L’Euroligue ?
LB : Au fur et à mesure qu’on augmente dans ces 3 niveaux (de la NF2 à la LFB et de la LFB à Euroleague) il faut être encore plus précise, plus rapide, plus physique, plus athlétique et plus concentrée. Et surtout il faut de l’adaptation.
PB : Dans un match important en NF2 cette année contre Monaco, tu as compilé 29 points, 6 passes décisives, pour une évaluation de +27, un match quasi parfait, que retiens-tu de celui-ci?
LB : Si j’ai pu avoir une performance comme celle ci une fois, je dois être capable de la reproduire ou d’en être assez proche le plus souvent possible.
PARLONS EDF
PB : Lors du Mondial U17, vous chutez contre l’Espagne en quart.. Quand on rencontre l’Espagne, traditionnelle “ennemie” du basket français, tu ressens ce sentiment ou c’est une équipe comme une autre ?
LB : C’est sur que quand on sait que l’on rencontre l’Espagne en quart de finale, on sait que ce n’est pas une équipe comme les autres pour la France. On n’aborde pas le match de la même manière, surtout que l’an passé au championnat d’Europe on perd contre l’Espagne.
PB : 8ème place au Mondial au Final, quel bilan tires-tu de cette expérience et quels sont tes objectifs à venir ? L’EDF A ?
LB : Ce championnat a été certes très enrichissant mais ce n’était pas du tout la 8ème place que j’attendais et qu’on espérait collectivement. On devait faire mieux, on avait l’équipe pour faire mieux. Donc du coup, ça ne s’est pas passé exactement comme je l’espérais mais c’est tout de même une expérience inoubliable.
Mes objectifs à venir sont tout d’abord de continuer à progresser pour être sélectionné en équipe de France jeunes. Puis après bien sur, ce que j’espère le plus, c’est de faire partie de cette équipe de France A.
PARLONS DE TOI
PB : Tu rêverais de jouer dans quelle équipe ? Avec qui ?
LB : À Ekaterinbourg en Russie avec Taurasi.
PB : Quels sont tes rituels d’avant match ?
LB : Avant chaque match, dans le vestiaire je me remémore la semaine d’entraînement, tout ce qui a été dit et qui est important ! Je me répète ce à quoi il faut que je fasse attention dans mon jeu. Juste avant le début du match je dois absolument tirer en dernière, une fois à gauche et une fois à droite. (On me dit souvent que je suis superstitieuse).
PB : Comment es tu en dehors des parquets ?
LB : En dehors des parquets je suis une fille qui aime bien allez discuter avec les gens, qui aime rire, qui va mettre une bonne ambiance dans le groupe et qui apprécie aider les gens.
PB : Quel est ton meilleur souvenir basket ?
LB : Lorsque l’on m’a appelé avec l’équipe de France, de la génération 96, quand j’avais un an d’avance.
PB : Quel est ta musique du moment ?
LB : Rich Homie – Better Watch What You Sayin.
PB : “Petite”, de qu’elle joueuse étais-tu fan ?
LB : Petite j’étais fan de Céline Dumerc et Edwige Lawson-Wade mais surtout de Kobe Bryant !
PB : Quel est ton geste préféré ?
LB : Le cross over, le step back, et le fade away.
PB : Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter de mieux pour les années à venir ?
LB : Ce qu’on peut me souhaiter de meilleur c’est de pouvoir jouer en LFB, en Euroleague puis après de réussir à partir à l’étranger. Et bien sûr de tout faire pour continuer à être en équipe de France.
Tout l’’équipe Parlons Basket remercie chaleureusement Lisa pour sa disponibilité !
On lui souhaite une excellente fin de saison, et nous croisons les doigts pour son avenir !
Interview réalisée le 17/03/2015