Joueur à Boulogne sur Mer depuis un peu plus d’une saison, ancien joueur de Nanterre lors de la folle épopée jusqu’au titre de champion de France en 2013, Stephen Brun à accepté de répondre à nos questions.
Parlons Basket : Tu es arrivé au SOMB pendant la saison 2013-2014, pourquoi avoir choisi le numéro 41 ? Un hommage au grand Dirk ?
Stephen Brun : Oui c’est la seule et unique raison pour laquelle j’ai choisi le 41… Je l’avais il y a presque 10 ans quand j’étais a l’Asvel mais uniquement en Coupe D’Europe car à l’époque en LNB les numéros allaient que de 4 à 15….
PB : Vous avez remporté le titre de champion de France Pro B dans la foulée, passer du chômage en début de saison à champion de France, c’est un beau retournement de situation, non ?
SB : Je sortais du titre de champion de France avec Nanterre…. Après avoir du digérer la non reconduction de mon contrat pour continuer l’aventure avec ce club, il m’a fallu un bout de temps pour voir se présenter à moi un projet intéressant comme la montée du Club de Boulogne Sur Mer en Pro A. J’ai été embauché uniquement pour aider l’équipe, qui était déjà 1ère au classement, à valider cette montée. On a réussi, ce fut une belle aventure et ça m’a permis d’être champion une 2ème saison consécutive mais pas dans la même division.
PB : Promu en Pro A, avec Boulogne sur Mer, quel bilan fais-tu de cette saison pour l’instant ?
SB : Bilan forcément négatif.. Nous sommes avant dernier on a pris beaucoup de branlées on a battu pas mal de record mais jamais dans le bon sens!!! On savait que ça allait forcément être compliqué mais pas à ce point la… Il y a pas mal de raisons qui font que nous en sommes là mais il reste encore des matchs et nous sommes encore dans la course pour nous sauver c’est le principal.
PB : Toi et l’équipe, vous attendiez vous à vivre une saison difficile ?
SB : Quand tu es promu avec l’avant dernier budget tu sais que tu ne vas pas jouer les premiers rôles!!! Mais tu sais aussi qu’il est possible d’exister dans ce championnat et que l’argent ne fais pas tout surtout en Pro A. On espérait être l’équipe surprise et avoir un maintien plutôt tranquille… Comme je l’ai dit plus haut pour différentes raisons il s’est avéré qu’on n’a pas pu rivaliser avec beaucoup d’équipes et que parfois ce championnat était trop dur pour nous.
PB : Crois-tu au maintien du SOMB en Pro A à l’issue de la saison ?
SB : Il n’y a aucune raison de ne pas y croire. On récupère tout nos blessés, nous sommes à 2 matchs d’Orléans le premier non relégable et il reste 16 matchs!!! On va jouer une partie de notre saison sur les 2 prochaines semaines en allant à Bourg en Bresse et à Orléans…. Mais tant que mathématiquement tout reste possible nous continuerons d’y croire.
PB : Tu as annoncé être dans votre dernière saison en tant que joueur. On t’a déjà vu à l’œuvre au poste commentaire sur Canal, est-ce la suite logique ?
SB : Ça serait évidemment l’idéal pour moi car c’est ce que je veux faire et ce que j’aime faire mais c’est un boulot ou il y a peu de places donc on verra ça en mars/avril, je ferai le point… Je ne veux pas arrêter sur une descente non plus donc il faut vraiment que je réfléchisse à la suite à donner après cette saison… J’ai pas réellement réfléchis à d’autres options de reconversion et c’est sûrement une erreur mais je mise tout sur ma capacité à raconter plein de conneries derrière un micro!!!
PB : C’est peut-être l’occasion de faire une petite rétrospective de ta carrière. Pour commencer, quand as-tu réalisé que tu allais devenir professionnel ?
SB : Quand j’ai intégré le centre de formation de Cholet j’ai compris que je pouvais y arriver. Déjà entrer dans le meilleur centre de formation en France te permet forcément de penser que si tu fais les efforts nécessaires et que tu t’entraînes avec sérieux tu peux devenir pro.
PB : Si tu n’avais pas été joueur pro, qu’aurais-tu aimé faire ?
SB : Pas grand chose car c’est toujours ce que j’ai voulu faire depuis l’âge de 14 ans… A l’école quand il fallait remplir le petit papier de présentation et dire le métier qu’on voulait faire je mettais systématiquement BASKETTEUR ce qui faisait beaucoup rire les profs d’ailleurs qui me prenait pour un rigolo!!!!
PB : Peux-tu nous retracer ton parcours jusqu’à maintenant ?
SB : J’ai commencé le basket assez tard en club car je faisais du tennis jusqu’à l’âge de 12/13 ans. A 14 ans j’ai commencé le basket en club à Annecy jusqu’à l’âge de 17 ans ou je suis parti pour Cholet Basket pendant 3 ans. Ensuite 1er contrat Pro a Mulhouse en Pro B ensuite Nantes… Un exil en Suisse à Lausanne pendant 6 mois puis départ pour Brest 1 saison et demi avec ce fameux titre de champion de Pro B. Je quitte Brest pour rejoindre l’Asvel que je délaisse après 1 saison pour aller au BCM Gravelines pour 2 saisons. Un 2ème exil à Split en Croatie pour jouer l’Adriatic League j’y suis resté que 5 mois car ils avaient dû perdre l’adresse de mon compte en banque!!!! Je vais à Nancy pour finir la saison et enchaîner les 2 saisons suivantes qui se termineront par un titre de champion de France A Bercy. Arrive ensuite l’épopée avec Nanterre pour 2 ans ou l’on retiendra forcément le titre surprise acquis la 2ème saison.. Et pour finir Boulogne Sur Mer depuis Janvier 2014!!!
PB : Selon toi, durant quelle saison as-tu produit ton meilleur basket ?
SB : C’est difficile à dire si tu juges uniquement les stats, je dirais forcément cette saison mais faire des chiffres dans une équipe faible ça m’a toujours insupporté donc ça ne m’intéresse pas de retenir cette saison… Une saison a Gravelines était plutôt correct mais je retiendrais ma dernière saison avec Nanterre ou j’ai plutôt fais un travail correct.
PB : Quel titre as-tu le plus savouré ?
SB : Les 4 titres ont tous été savouré de différentes façons par leur manières d’être acquis qui sont souvent dans des contextes différents. Mais ceux de Nancy et Nanterre tiennent quand même une place particulière dans mon cœur.
PB : Si tu devais garder un seul souvenir de ta carrière, lequel serait-ce ?
SB : Impossible d’en garder un seul parmi tout ce que j’ai vécu…..
PB : Quel est le meilleur coéquipier que tu as pu avoir ?
SB : La aussi difficile de choisir…. Si on parle de meilleur dans le jeu je retiendrais forcément Tony Parker que j’ai côtoyé en équipe de France mais aussi Tremmel Darden, Mike Gelabale, Willie Dean ou Marcus Slaughter.
Si on prend en compte le meilleur coéquipier en dehors du terrain il y en très peu car j’ai pas beaucoup de « Vrais » amis dans le basket. Mes meilleurs amis n’ont rien à voir avec le Basket. Mais je me dois de citer Xavier Corosine, Kenny Grant, Thomas Dubiez, Vincent Masingue et Gerain Castano, mon coach actuel qui fut mon coéquipier à Mulhouse au début de ma carrière.
PB : Quel est le meilleur coach pour lequel tu as pu jouer ?
SB : Pour moi le meilleur coach pour lequel j’ai eu la chance de jouer n’est pas Français. C’est Slobodan Subotic un slovène qui était mon coach à Split. Très grande connaissance du jeu très grande rigueur à l’entraînement mais humainement quelqu’un d’exceptionnel.
PB : Tu as connu 15 sélections en équipe de France, que retiens-tu de cette expérience en équipe nationale ?
SB : C’est toujours un honneur de porter le maillot de la France et de représenter son pays. J’ai bénéficié surtout de l’absence de pas mal de joueurs pour avoir ma chance en Bleu mais je me rappelle de chaque match chaque instant passé avec mes coéquipiers c’était une belle aventure.
PB : Quel est ton move préféré ?
PB : Plutôt doué derrière la ligne à 3 points, sais-tu, comme ça, quelle est ta moyenne aux shoots à 3 points en carrière ?
SB : On m’a toujours considéré comme un shooteur alors oui je suis capable de mettre des tirs a 3pts mais je n’ai jamais eu un pourcentage exceptionnel… Je dirais 34/35% en carrière???
PB : Effectivement, bien vu, tu es exactement à 34,7% de moyenne en carrière en Pro A !
PB : On te sait amateur du « trash talking » quel est le joueur que tu as rencontré dans ta carrière qui s’en sert le mieux ?
SB : John Linehan était parfois insupportable à l’entraînement à Nancy…. Toujours en train d’ouvrir sa bouche!!! Sa cible favorite était Akin Akingbala en 3 minutes il le faisait disjoncter!!! En tant qu’adversaire j’ai pas une personne en particulier à retenir… Ça a un peu disparu avec le temps…
PB : C’est d’ailleurs une pratique de moins en moins utilisée et notamment en NBA car de plus en plus surveillée. Que penses-tu de cela ?
SB : Oui dans les années 80/90 c’était quelques chose de très répandu et j’adorais voir ça a la télé ou dans les tribunes…. Je voyais Skeeter Henry à Cholet ou Michael Ray Richardson parler pendant 40mn c’était énorme!!! En NBA ça donnait un côté épique à un match de PO, les Starks, Jordan, Miller rajoutaient du piment à un match qui était déjà exceptionnel…
PB : Qui est, selon toi, le meilleur trash tallker de tous les temps ?
SB : Reggie Miller était performant mais pour moi même si on retient pas ça en premier chez ce joueur Michael Jordan était un énorme Trash Talker que ce soit avec son adversaire ou avec ses coéquipiers!!!
PB : Et pour finir, qui vois-tu remporter le championnat NBA cette saison ?
SB : Mon cœur dirait Dallas la raison voterait pour les Bulls.
L’équipe Parlons Basket remercie chaleureusement Stephen Brun d’avoir accepté de répondre à nos questions et lui souhaite une bonne fin de saison du côté de Boulogne sur Mer.