Entretien exclusif : Gaëlle Skrela, Braqueuse et capitaine de Lattes-Montpellier

Gaëlle Skrela, médaillée d’argent du dernier eurobasket avec l’EDF et capitaine de Lattes-Montpellier, a accepté de répondre à nos questions. Elle aborde sa période de rééducation après sa blessure au pied, son expérience et son avenir avec l’EDF et revient sur sa saison avec Montpellier.

 

Parlons Basket : Avant tout, comment vas-tu et comment se passe ta rééducation ?

Gaëlle Skrela :  Bonjour, je vais bien merci. La rééducation se passe bien. J’ai repris la basket en entraînement individuel depuis ce début de semaine, tout va bien, même si j’ai encore un peu d’appréhension.

PB : Quand penses-tu pouvoir revenir sur les parquets ?

GS :  Mon retour sur les parquets dépendra de comment va se passer cette semaine avec la reprise du basket, donc allons et voyons. [NDLR : Gaëlle Skrela a repris la compétition samedi 22 mars contre Charleville]. 

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Crédit photo : SEB-G

PB : Quel genre de personne es-tu quand tu es en rééducation : philosophe, impatiente, appliquée ;  enfin tu le vis comment ?

GS : Je suis une très mauvaise patiente mais j’essaie de m’améliorer déjà pour mon entourage, mes kinés, et puis pour moi. Mais comme je pars de loin j’ai du boulot!  Je sais aussi que ce n’est pas grave ce que j’ai, comparé à d’autres, alors je prends sur moi! Mais je déteste être blessée!

PB : Quels conseils donnerai-tu à ceux qui sont en rééducation comme toi, avant de reprendre le basket ?

GS : Il faut écouter son corps et faire chaque jour en fonction de ce qu’il nous laisse faire! Ne pas en faire trop, ni pas assez!

PB : Parlons de l’Equipe de France, un baptême international à 30 ans, ça valait le coup d’être patiente ?

GS : Ho OUI ça valait vraiment le coup ! Tout était fantastique cet été pour une 1ère! Les filles, les publics, l’organisation … J’ai passé 2 mois extra!!! Vu que je n’espérais plus ça, cela a vraiment été une surprise et j’en ai profité à 100%.

PB : Quel bilan gardes-tu en mémoire de cet Eurobasket en France et de ta médaille d’argent à la clé ?

 GS : Le bilan est plutôt bon même s’il reste un peu d’amertume avec cette médaille. Surtout pour les gens qui ont arrêté ( Edwige, Emmeline, Pierre Vincent ). Avec tout ce qu’ils ont apporté au basket, ils auraient mérité de finir en beauté mais c’est le sport… Ce qu’on a vécu humainement était fort et il reste que de très bons souvenirs! Ceux qui sont moins bons (la finale) sont rangés dans la case « expérience ».
Mais pour moi 1ère compétition en France avec CETTE équipe et une médaille….. Il ne faut pas non plus être trop difficile!

PB : Un mot sur le public français ?

GS : Le public français a été fantastique. Après la médaille d’argent de Londres, l’engouement autour de l’EDF a été incroyable ! A chacun de nos matches, même les matches amicaux, les salles étaient pleines avec une ambiance de folie. Ils nous soutenaient de l’échauffement à la fin du match,  qu’on gagne ou pas.  C’était vraiment super!

PB : Le mondial en Turquie, quels sont tes objectifs ?

GS :  Le mondial en Turquie est loin. Déjà, il faut que je retrouve la compétition avec mon club, que je retrouve mon basket, qu’on termine bien la saison et le mondial sera une prochaine étape! Mon objectif est déjà d’essayer de faire partie du groupe, mais comme je l’ai dit, il y a des étapes à franchir avant…
sudouest.fr - Gaelle Skrela
Après l’eurobasket 2013 à 30 ans, Gaëlle espère bien revenir dans le groupe France – Crédit photo : Sudouest.fr

PB : La composition des groupes a été dévoilée samedi. La France tombe avec le Mozambique, le Canada et la Turquie, pays organisateur. Que penses-tu de ce groupe ?

GS : Le groupe avec la Turquie en Turquie, c’est compliqué. Le Canada est une équipe rude et le Mozambique je ne connais pas. Comme toutes les compétitions, ce sera dur !

PB : Sœur et fille d’international, c’est lourd à porter ?

GS : Non ce n’est pas dur à porter. Mon frère et mon père sont juste ma famille. Chacun s’épanouit dans ce qu’il fait, mais après on est une famille comme les autres.

 PB : On te surnomme « la gâchette », tu confirmes ?

GS : Non on ne me surnomme pas la gâchette, ou du moins je ne suis pas au courant lol !

PB : Le secret d’un bon shoot ?

GS : Le secret d’un bon shoot : le travail!

PB : Justement, le mot « travail » revient souvent dans tes interviews ; peux-tu nous développer cet aspect de ta personnalité ?

GS : C’est un peu dur à décrire, il faudrait demander à mes coéquipières! Mais en gros, en pré-saison après m’être reposée 4 ou 5 semaines, je commence un travail physique pour me permettre d’arriver en forme au début de saison et de tenir la saison sans trop de baisses de régime. Pendant la saison, je vais à la salle souvent, même quand il n’y a pas entraînement pour travailler les fondamentaux individuels. Et après les entraînements, je fais toujours une séance de shoots avec des contrats! Et puis pendant l’entraînement, j’essaie de toujours donner mon maximum du moment. Mais beaucoup de joueuses font ça!

PB : Le Sud Ouest, c’est pour toujours ?

GS : Le sud ouest, c’est là d’où je viens, mais je ne suis pas attachée à un lieu. Je vais et je vis là où je suis bien!

PB : Pas de finale de coupe de France pour Montpellier alors que vous étiez tenantes du titre, fin de l’aventure Euroligue en phase de poule, que penses-tu du parcours de Montpellier dans les compétitions hors championnat ? Que vous manquait-il pour aller plus loin ?

GS : La demie de Coupe de France à Bourges, c’est toujours dur d’aller gagner là-bas. On a donné notre maximum,  ce n’est pas passé mais on n’a pas grand chose à regretter! En Euroligue, on a fait un bon début puis, pendant la phase aller, on perd à Brno et à Sopron alors qu’on doit gagner. C’est dommage ! Cela nous met dans la course pour la dernière place qualificative pour les 1/8ème… On a payé notre jeunesse dans cette compétition. C’est dommage, on aurait dû aller plus loin. Espérons que ça nous serve de leçons pour l’avenir… Avec un peu plus d’expérience et de confiance, on devrait améliorer nos résultats en Euroligue.

PB : Edwige Lawson-Wade était ta coéquipière au BLMA, la voir prendre autant de responsabilité dans la promotion du basket féminin français et européen, une bonne nouvelle non ?

GS :  Edwige a eu une grande et belle carrière et elle est très bien placée pour représenter le basket français et européen. En plus, elle connaît très bien le milieu et pourra aussi faire évoluer les choses. Grâce à sa notoriété et à sa connaissance du terrain. C’est bien que les grandes joueuses de basket aient des responsabilités pour faire avancer notre sport.

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Gaëlle Skrela et Edwige Lawson-Wade ont été coéquipières à Montpellier mais aussi en EDF – Crédit photo : FIBA Europe

PB : Où en es-tu dans ta formation de kiné ?  Tu exerceras ce métier plus tard ? 

GS : J’ai fini mes études de kiné depuis 2006. Je suis associée dans un cabinet de kiné à Lattes « Kinepole » depuis 3 ans donc si tout va bien je travaillerai là-bas à la fin de ma carrière.

PB : Es-tu une joueuse connectée ? Plutôt Facebook, Twitter, Instagram ?

GS : Plutôt Facebook et Twitter mais je ne suis pas une grande fan des réseaux sociaux, j’écris rarement quelque chose!

PB : Je te laisse le mot de la fin ? 

GS : Merci à Parlons Basket de parler du basket féminin!! Merci à tous les gens qui m’ont soutenu pendant ma blessure, j’ai reçu beaucoup de messages, c’est super gentil! Et venez nombreux voir du basket féminin … !

Parlons Basket remercie chaleureusement Gaëlle Skrela pour son temps et lui souhaite un bon retour sur les parquets ! 

 

Equipe de France (M) France / Europe Interviews / Entretiens Les Bleues LFB, LF2

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