« Tout est question d’énergie dans son jeu, celui qui joue avec le plus d’énergie va obtenir plus de points et de rebonds. » C’est ce que Ty Lawson, le coéquipier de Kenneth Faried pense. Véritable poumon de l’équipe, l’ailier fort des Nuggets va se permettre de battre son record de points en carrière pendant le match qui l’oppose aux Lakers avec 32 points, ajoutez à cela 13 rebonds et 3 interceptions. Ce qui fait de lui le cinquième Nugget à inscrire 32 points, prendre 13 rebonds et faire 3 interceptions dans le même match depuis la saison 1985-1986. Étincelant en attaque avec 32 points à 70% de réussite, le natif de Newark semble enfin prendre sa revanche.
Des débuts de folie
Drafté en 22ème position par Denver en 2011, l’ailier-fort, sorti de l’université de Morehead State ne va pas tarder à marquer les esprits. Très vite entré dans la rotation de George Karl, pourtant connu pour être assez dur avec les rookies, Kenneth Faried va être très rapidement apprécié par les supporters pour son envie et sa combativité sans faille. Battant, il tente à chaque fois de prendre le plus de rebonds possible. Dès sa saison rookie, il termine avec des moyennes de 10 pts et 8 rebonds.
L’année suivante, avec l’arrivée d’Andre Iguodala, le jeune Faried va exploser et semble être particulièrement fait pour le jeu rapide, offensif et spectaculaire mis en place par coach Karl. Le Manimal, comme on le surnomme, enflamme le Pepsi Center avec des dunks venus d’ailleurs, des alley-oops somptueux et permet à Denver d’obtenir 57 victoires dans la saison, un record pour la franchise. Une fois élu joueur de la semaine en novembre et MVP du Rising Star au ASG, Faried sera ensuite convoqué par la sélection américaine.
Shaw, l’anti-Karl
Mais depuis le départ surprise de George Karl, viré, malgré son titre de coach de l’année, Kenneth Faried n’est plus vraiment le même homme. Sous les ordres de Brian Shaw, plus défensif et moins offensif que son prédécesseur, l’energizer aura du mal à s’intégrer dans le style de jeu des Nuggets et réalisera des premiers mois difficiles, tournant même à 8pts par match seulement en décembre. Brian Shaw, même s’il apprécie son apport d’énergie sur le terrain, ne mise pas énormément sur lui et ne le fait jouer qu’entre 20 et 25 minutes par match entre novembre et janvier.
Il aura même été au coeur de certaines rumeurs de transfert, car les dirigeants veulent garder sa valeur marchande intacte. Ainsi, il a été mentionné dans des rumeurs de trade l’envoyant aux Knicks (contre Shumpert) ou aux Pistons (contre Greg Monroe). Malgré ces rumeurs, Kenneth Faried essaye de se concentrer sur son jeu.
Après une longue série noire de 11 défaites en 13 matchs en février, l’équipe de Denver étant affaiblie sans Lawson, Faried ne satisfait pas le coach et les fans, même s’il prend entre huit et neuf rebonds de moyenne par match. Les Nuggets, si unis et si agréables à regarder un an plus tôt, semblent désunis et n’arrivent à rien offensivement. C’est alors que Faried, tout comme Hickson, sont pointés du doigt car limités techniquement, ils n’ont pas l’apport offensif suffisant.
Le retour du Manimal
Sauf que depuis que Ty Lawson, le maître à jouer de cette équipe des Nuggets, est revenu, l’équipe a clairement changé de visage et montre un superbe jeu offensif. En présence du meneur de poche, les joueurs sont transformés et c’est aussi le cas du natif de Newark qui a retrouvé sa superbe. Cette fois, Brian Shaw va lui faire jouer un peu plus longtemps que d’habitude. Accompagné du meneur, cela paye ! En mars, il tourne à près de 21,3 points et 10 rebonds de moyenne, alors que sur la saison, il ne tournait qu’à seulement 11 points et 7.5 rebonds de moyenne.
Le match contre les Lakers hier soir a été le paroxysme. Brian Shaw s’est montré enthousiaste de la performance de son protégé qui se révèle enfin : « Il a été un de nos meilleurs éléments. Je lui ai donné le feu vert, tant qu’il continue à produire comme cela, il va continuer à avoir mon feu vert. »
Alors, le Manimal Kenneth Faried est-il bel est bien de retour ? Avec ses 17.5 points et 8 rebonds de moyenne depuis le All-Star Game, il semble être sur la bonne voie. Même si les playoffs sont malheureusement hors de portée pour son équipe, Kenneth Faried pourra bien se vanter d’avoir été un des leaders de l’équipe en cette fin de saison.